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Dubaï : Les Emirats Arabes Unis commandent 80 Rafale F4 à la France…

samedi 4 décembre 2021 | Infos et Actualités

Commande émiratie de €17 mds d’armements, dont 80 Rafale, pour cimenter les liens avec la France

Les Emirats arabes unis ont signé vendredi des commandes d’armements auprès de la France pour un montant de 17 milliards d’euros, avec notamment l’acquisition programmée de 80 avions de combat Rafale et de 12 hélicoptères de transport militaire Caracal, un renforcement des liens économiques et politiques scellé à l’occasion d’une visite d’Emmanuel Macron.

Le contrat pour la commande de 80 Rafale – d’une ampleur sans précédent pour l’avion de combat de Dassault AVMD.PA – a été qualifié d' »historique » par la ministre française des Armées Florence Parly, citée dans un communiqué. Son montant s’élève à 14 milliards d’euros, indique-t-on dans son entourage.

Cet accord, complété d’une commande pour 12 hélicoptères Caracal d’Airbus Helicopters (groupe Airbus AIR.PA ), a été annoncé à l’issue d’un entretien à Dubaï entre le président français et le prince héritier de l’émirat d’Abou Dhabi, cheikh Mohamed ben Zayed Al Nahyan.

« Les deux dirigeants sont convenus de poursuivre l’approfondissement de leur partenariat pour leur sécurité commune, et de renforcer leur coopération dans la lutte contre le terrorisme et la radicalisation », a précisé l’Elysée dans un communiqué diffusé à l’issue d’une cérémonie de signature, en marge du site de l’exposition universelle Dubaï Expo 2020.

« Outre la présence de trois bases militaires françaises sur le territoire émirien, cette confiance mutuelle se traduit par l’acquisition de 80 avions Rafale, 12 hélicoptères Caracal, et d’éléments associés » pour un montant de plus de 17 milliards d’euros, indique-t-on de même source.

Dans le détail, outre les 14 milliards d’euros de la commande de Rafale, la somme de 17 milliards d’euros recouvre également le montant de la commande des 12 hélicoptères Caracal (un milliard d’euros) ainsi que celui d’une commande de missiles (deux milliards d’euros) auprès du constructeur européen MBDA, contreprise entre Airbus (37,5%), le britannique BAE Systems
BAES.L (37,5%) et l’italien Leonardo LDOF.MI (25%), précise-t-on au ministère des Armées.

Source : Boursorama – Reuters par John Irish

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Les Emirats arabes unis ont signé un contrat pour l’achat de 80 avions de combat Rafale à la France.

L’accord comprend un volet culturel qui renforce le « soft power » des Emirats Arabes Unis.
Contrat de Rafale : « Depuis les années 2000, c’est à l’initiative d’Abou Dhabi que s’est ajoutée la culture » dans les ventes d’armes, explique un spécialiste

La France a conclu vendredi 3 décembre un contrat avec les Emirats Arabes Unis avec la fourniture de 80 avions Rafale, d’un montant de 16 milliards d’euros, auxquels s’ajoute la vente de 12 hélicoptères Caracal pour un milliard d’euros. À ce contrat considéré comme historique s’ajoutent des annonces économiques mais aussi culturelles. L’accord de coopération avec le musée du Louvre, à Paris a été étendu. En échange, quatre œuvres emblématiques, qui n’ont pas encore été précisées, seront prêtées au Louvre d’Abou Dhabi.

Pour Alexandre Kazerouni, maître de conférences en science politique à l’Ecole normale supérieure, spécialiste des pays du pourtour du Golfe Persique, ce volet culturel dans l’accord signé entre les deux pays renforce le « soft power » des Emirats Arabes Unis. Abou Dhabi cherche selon lui à peser sur l’opinion publique en France, en créant via la culture « une possibilité d’émotions partagées avec la société française », impossible sur le plan politique étant donné le caractère autoritaire du régime émirati.

Le hard power et le soft power

Ces contrats majeurs d’armement sont signés sur le lieu de l’exposition universelle, avec aussi la prolongation du contrat concernant le Louvre à Abou Dhabi. On est là dans les deux jambes de la diplomatie française : le hard power et le soft power ?

On est surtout dans les deux jambes de la diplomatie émirienne d’Abou Dhabi. Les ventes d’armes, historiquement, sont le canal majeur de relations entre Abou Dhabi et la France, avec l’énergie, et le pétrole. C’est vraiment à l’initiative d’Abou Dhabi que s’est ajoutée la culture, à compter des années 2000. Avec un lien entre les ventes d’armes et les projets culturels, puisque le Fonds d’investissement Mubadala, créé en 2002, émane en fait d’un fonds créé en 1992. Il sert de réceptacle depuis les années 1990 au montant des contrats d’armement qui doivent être juridiquement reversés à Abou Dhabi par la compagnie étrangère.

Côté émirati, la vitrine culturelle et prestigieuse est-elle destinée à détourner certains regards ?

Pas à détourner le regard, mais à relever le défi de la difficulté à partager les valeurs politiques françaises. Les Émirats arabes unis sont un régime autoritaire, qui affiche clairement et dans la durée son attachement à l’autoritarisme comme type de régime politique. Il a été notamment un des pays aux avant-postes des contre-révolutions arabes. La culture est justement l’opportunité de créer une possibilité d’émotions partagées avec la société française. Une émotion partagée qui n’est pas possible autour des valeurs politiques.

Cela va jusqu’à la téléréalité. Ce n’est pas qu’anecdotique, mais un certain nombre d’influenceurs français sont à Dubaï, ou Abou Dhabi…

Depuis les années 1990, le Qatar d’abord, et Abou Dhabi ensuite, ont vraiment pris la pleine mesure de la nature des régimes que sont la France, les États-Unis et le Royaume-Uni, à savoir les trois grandes puissances militaires qui siègent au Conseil de sécurité des Nations unies. Ce sont des démocraties, et donc il faut avoir des relais chez ceux qui fabriquent l’opinion publique de ces électeurs.

Par exemple les influenceurs, très présents et bien accueillis dans les Emirats et au Qatar. Ils ont pleinement pris en compte le fait que la classe moyenne française, américaine, britannique vote, et que son opinion est importante au moment où il y aurait peut-être nécessité d’envoyer l’armée française. Ce qui intéresse Abou Dhabi, c’est moins, à mon avis, les armes que la possibilité de mobiliser l’armée française, et d’avoir accès au vote français au Conseil de sécurité des Nations unies.

Source : Francetvinfo.fr – Radio France / Photo : Thomas SAMSON/AFP
Emmanuel Macron et le prince héritier d’Abu Dhabi Mohammed bin Zayed al-Nahyan lors de l’accord pour l’achat de 80 avions de chasse Rafale. Dubai 03/12/2021.

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