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Barkhane : Le nouveau dispositif de lutte anti djihadiste…

dimanche 28 mars 2021 | Infos et Actualités | 3 commentaires

Barkhane se réorganise !

Un point sur la lutte anti djihadiste dans la région.

Depuis la réunion du G5 Sahel du 15 février 2021 à N’Djamena au Tchad (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad), une relève majeure française et un dispositif adapté s’est déployé. C’est l’ensemble du dispositif qui a été revu et réadapté avec 5100 soldats.

Paris, qui a déjà payé un lourd tribut avec la perte d’une cinquantaine d’hommes, s’interroge sur sa présence sur le terrain : malgré le renforcement militaire et certains succès tactiques revendiqués, la sécurité n’a pas été rétablie dans la zone. La France voudrait voir ses alliés assumer le relais militaire, mais aussi politique et diplomatique, pour réduire un engagement vieux de huit ans.

La stratégie sahélienne de la France vise à ce que les États partenaires acquièrent la capacité, d’assurer leur sécurité de façon autonome. Elle repose sur une approche globale (politique, sécuritaire et de développement) dont le volet militaire est porté par l’opération Barkhane, conduite par les armées françaises.

Voici le nouveau dispositif :

Trois GTD (groupements tactiques Désert):

• BISON: constitué autour du 126e RI (opérationnel depuis le 10 mars)
Le colonel Gouvernet ainsi que les soldats du GTD Bison sont prêts à relever les défis qui s’imposeront à eux : « Pour le 126e Régiment d’infanterie, le Mali est un nouveau grand rendez-vous dans l’histoire du régiment, avec des objectifs, des ennemis, et un terrain différents. ».

• DOUAUMONT: autour du RICM
Pour le colonel Camus, à la tête de ses hommes, la mission est claire. Certes cette mission a évolué depuis 2014 : aujourd’hui « Il y a trois volets. Dans la zone de responsabilité qui nous sera confiée, c’est contribuer à rétablir la sécurité en réduisant la menace terroriste. Très clairement, cette mission, c’est réduire leur influence pour apporter plus de sécurité. La deuxième c’est appuyer nos forces partenaires. C’est de la formation et de l’instruction. Ça va jusqu’à les accompagner directement dans leurs propres missions de lutte contre les GAT. Le troisième volet c’est une action au service des populations. Par des actions civilo-militaire sous la forme d’accès à l’eau, à l’électricité… On porte des projets qui agissent directement au profit de ces populations. ».

• CHIMÈRE
Le colonel Pierre Prod’homme, chef de corps du 8e RPIMa avec « une partie du régiment », renforcée par des éléments d’autres régiments parachutistes, a été déployée pour prendre part à une opération dans la bande sahélo saharienne en binôme avec un bataillon tchadien pour la durée et l’exécution de la mission ». Le régiment castrais n’est pas en terre inconnue. Il a très souvent, ces dernières années, été en pointe dans la force Barkhane installée dans cette partie du monde. En 2015, il avait même pris le commandement de ce GTD

Un groupement commando

Un groupement commando qui, nouveauté, sera aux ordres directs du commandant de la force. Dans le cadre de l’adaptation permanente de la Force Barkhane, le dispositif « commando » a été revu. Armé précédemment uniquement par des GCP et GCM, il intègre désormais des « groupements d’aide à l’engagement débarqué » (GAED). Cette adaptation qui se fait à effectif constant permet de maintenir les mêmes effets sur le terrain. Dotés d’une importante capacité de réaction rapide et de moyens matériels leur permettant une grande vélocité, les commandos peuvent être engagés par les airs ou en véhicules tout-terrain sur très court préavis pour agir en discrétion et surprendre l’ennemi.

Un groupement aéromobile autour du 3e RHC

Un groupement aéromobile autour du 3e RHC, avec 23 hélicoptères et des renforts ponctuels venant de Djibouti. Base opérationnelle avancée, les Forces françaises stationnées à Djibouti disposent de nombreuses capacités au travers des 1500 militaires aguerris et rapidement projetables sous ses rangs. Dispositif situé dans la Corne de l’Afrique, les FFDJ sont un point d’appui logistique et opérationnel capable d’intervenir, sous court préavis, tant en Afrique qu’au Moyen-Orient. Le DETALAT avait précédemment été projeté dans la bande sahélo-saharienne en 2015 et 2017.

Un GT Log baptisé Charente,

Un GT Log baptisé Charente, organisé autour du 515e régiment du Train et du 2e RMAT.

Source : Sources : EMA – Ministère de la Défense / Photo (c) BFMTV

 

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Commentaires

3 Commentaires

  1. Dispositif lourd, énorme pour la France pour de très petits résultats…..
    À qui la faute aux alliés qui n’assument pas les renforts.
    J’rais jusqu’à dire que nos hommes sont en insécurité permanent….
    Que fait l’Union européenne, l’ONU……Tout le reste n’est que de l’actualisé, du blablabla….

  2. 59 ans après le sinistre abandon de l’Algérie par le général De Gaulle, voilà quelques années plus tard le résultat des laxismes gouvernementaux qui revient en tête de l’actualité avec le même terme qu’à l’époque « le terrorisme »
    Personnellement d’eux je n’attends rien…..je dirais simplement qu’attendent les héritiers du Gaullisme et des socialo-communistes pour mettre un terme définitif à tous leurs agissements ?
    Avec de pareilles sauterelles au gouvernement, je me dis que les coupeurs de têtes n’en ont pas assez fait trop bouler dans les paniers, voir à même le sol !!!
    Disons que certains d’entre eux ont la tête beaucoup trop grosse pour le pois chiche qu’ils ont comme cerveaux.
    Ils devraient pourtant ne pas ignorer que le danger est chez-nous depuis longtemps….

  3. En février, 150 militaires suédois sont arrivés au Mali afin d’intégrer le groupement de forces spéciales européennes , qui, relevant de la force française Barkhane, a pour mission d’accompagner au combat les Unités légères de reconnaissance et d’intervention [ULRI] de l’armée malienne.
    Cependant, le détachement suédois, dont l’effectif peut être porté, le cas échéant, à 250 militaires, a surtout vocation à être une « force de réaction rapide héliportée » au profit du groupement Takuba.
    Pour cela, il dispose de trois hélicoptères de manœuvre et d’assaut UH-60 « Black Hawk ».
    Un avion de transport C-130 Hercules, basé à Niamey [Niger] complète le dispositif.
    Si ce dernier a déjà effectué ses premières missions au profit de Takuba, ce n’était pas encore le cas des trois Black Hawk, déployés sur la base opérationnelle avancée de Ménaka.
    Pour cela, il fallait que fût prononcée leur pleine capacité opérationnelle. Ce qui est désormais chose faite, selon l’État-major des armées [EMA].
    « L’arrivée de ces hélicoptères [à Menaka] a fait l’objet d’une préparation en amont : une Final area for take off [FATO] a été construite pour l’atterrissage des machines et, à proximité, des plots ont été conçus pour le ravitaillement en carburant », précise en effet l’EMA.
    Les conditions difficiles propres au Sahel ont également dû faire l’objet d’une formation particulière pour les pilotes suédois.
    En effet, en milieu désertique, les nuages de poussière et de sable font disparaître tous les repères pour l’équipage.
    Et qu’il soit expérimenté ou pas ne change rien à l’affaire. Un pilote de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] expliquait récemment qu’un tel exercice revenait à se garer dans un garage sous-terrain avec les yeux bandés sans toucher les murs…
    En outre, les mécaniques sont mises à rude épreuve, le fech-fech, le sable extrêmement fin du désert, s’infiltrant partout.
    Quoi qu’il en soit, l’arrivée de ces trois UH-60 suédois va donner un peu plus de souplesse au niveau de l’aéromobilité, les capacités de Barkhane dans ce domaine étant contraintes, alors même que les hélicoptères jouent un rôle fondamental pour un théâtre comme le Sahel.
    « Le colonel qui commande le groupement d’hélicoptères doit quotidiennement résoudre un véritable Tetris pour déterminer comment à la fois appuyer telle opération, assurer l’évacuation sanitaire de telle autre ou réagir à toute demande d’opération d’opportunité car à chaque fois qu’arrive un renseignement estimé pertinent, il faut l’exploiter au plus vite pour obtenir un résultat face à l’ennemi », avait ainsi expliqué le général Marc Conruyt, le chef de la force Barkhane, lors d’une audition parlementaire.

FNCV

Les combattants volontaires d’hier et d’aujourd’hui préparent ceux de demain...