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Droit du travail : Le statut des militaires devant la cour de justice européenne…
La cour de justice européenne s’attaque au temps de travail des militaires
Un arrêt publié jeudi donne en partie tort à la France, qui défendait la singularité du statut militaire, et pourrait remettre en cause leur disponibilité «en tout temps et en tout lieu».
Ce revers juridique inquiète l’armée. Dans un arrêt publié jeudi, la Cour de Justice de l’Union européenne vient de donner en partie tort à la France, qui défendait la singularité du statut militaire. La directive sur le temps de travail de l’Union européenne peut s’appliquer à certaines activités des soldats. Les membres des forces armées des États membres ne peuvent pas être «exclus, dans leur intégralité et en permanence, du champ d’application de la directive 2003/88», relève la CJUE dans la communication rendue publique jeudi.
Le temps de travail des militaires pourrait être limité.
«Nous n’avons pas eu gain de cause», admet-on au ministère des Armées. «La France demandait la possibilité pour les États membres d’excepter intégralement à l’application de la directive», poursuit-on. L’unité du statut du militaire, disponible «en tout temps et en tout lieu», s’oppose «à la notion de découpage du temps de travail», ajoute-t-on.
Des tâches proches du salariat
Pour comprendre l’enjeu, il faut remonter à son origine. En 2014, un sous-officier slovène effectue «un service de garde ininterrompu de sept jours par mois» pour lequel il demande à être rémunéré en heures supplémentaires. Le contentieux ayant été porté devant les tribunaux, la cour suprême de Slovénie se tourne alors vers la CJUE pour décider de l’application ou non de la directive sur le temps de travail 2003/88 à l’activité militaire. Selon le traité de l’Union européenne, les affaires de sécurité relèvent de la compétence des États. Mais les appréciations diffèrent entre les pays. La France, l’Espagne et la Slovénie ont défendu devant la juridiction européenne la spécificité de la condition militaire. L’Allemagne admet pour sa part la distinction des activités.
«Le soldat ne peut pas être salarié et militaire, c’est un seul bloc»
L’affaire est complexe. Mais le dossier est suffisamment sérieux pour avoir été suivi par le ministère, l’état-major et même l’Élysée. «Je crois à la voie européenne quand je la comprends», a prévenu le chef de l’État Emmanuel Macron mardi soir, alors qu’il défendait le statut militaire. «Ce qui permet d’assurer constamment la sécurité des Français et des Européens, c’est précisément ce principe de disponibilité en tout temps et en tout lieu des militaires. Est-ce qu’on imaginerait que l’ultima ratio de la Nation ne puisse agir pour des raisons liées au temps de travail ?», expliquait en février devant le sénat la ministre Florence Parly. «Le soldat ne peut pas être salarié et militaire, c’est un seul bloc», confie le député LREM Jean-Michel Jacques, qui voudrait faire inscrire dans la constitution cette singularité.
Au bout du compte, la CJUE reconnaît que certaines missions militaires relèvent de la seule décision des États et de leurs intérêts. En opération ou en cas de «contraintes insurmontables», les armées peuvent déroger au temps de travail. Mais la Cour énumère aussi certaines tâches qui s’apparentent à un salariat presque normal, notamment «celles qui sont liées à des services d’administration, d’entretien, de réparation, de santé, de maintien de l’ordre ou de poursuite des infractions». Elles «ne présentent pas, en tant que telles, des particularités s’opposant à toute planification du temps de travail respectueuse des exigences imposées par la directive 2003/88, à tout le moins tant que ces activités ne sont pas exercées dans le cadre d’une opération militaire ou au cours de sa préparation immédiate», lit-on dans la communication de la CJUE.
Remise en cause de l’unicité du statut
En modifiant l’appréciation du temps de travail des militaires, l’arrêt risque de détricoter l’ensemble du statut. Celui-ci prévoit en effet des compensations aux astreintes de la fonction. «L’unité du statut est un facteur de cohésion. Le général et le soldat partagent le même principe de disponibilité», souligne-t-on au ministère.
Jeudi, le ministère des Armées se montrait prudent sur les suites de ce bras de fer juridique. «Nous allons faire une analyse précise» de l’arrêt, dit-on. Aucun recours n’est possible contre l’arrêt de la CJUE. Si un contentieux émerge en France, le conseil d’État pourrait avoir son mot à dire. Au ministère, on n’exclut pas non plus une «initiative» pour modifier la législation européenne. «Nous allons répondre au droit par le droit».
Face à cette épée de Damoclès juridique, le ministère tentait de dédramatiser. «Il n’y a aucune demande sociale, au contraire, les militaires sont attachés à la préservation de l’unicité de leur statut», assure-t-on. Mais il suffira d’une plainte.
Source : LeFigaro.fr – Nicolas Barotte / Photos : LeMonde.fr – JC Coutausse
Illustration : Militaires de la task force européenne Takuba sur les Champs-Elysées – Défilé du 14 juillet 2021.
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Les politiques et l’armée ne font pas bon ménage…..la commission européenne encore moins….elle décide, les états major militaires la FERME…..
Au juste quelle compétence des civils de l’UE de passage….ont ‘ils sur le statut militaire français.
Quand les politiques comprendront-ils qu’il ne faut pas faire de dérives…..
intéressants….que nous sachions tous, la France ne fait pas parti d’une armée autre que là sienne… pour le moment elle n’est pas européenne.
mais cela me fait penser que nous avons un chef d’état-major et de généraux qui l’entoure….tout un symbole français qui s’écroule, mais bien pitoyable.
Les politiques sans avoir des connaissances requises au sein des écoles militaires/ de guerres où sur les champs de batailles, mènent à la baguette et sans aucune expérience du terrain Beaucoup de soldats de tous grades !!!
Triste réalité que nous vivons depuis 1962…point de départ de cette descente aux enfers… cela entrainera là dérive destructrice de nos valeurs ancestrales militaires
Le slogan « l’armée de terre recrute » hommes et femmes…aujourd’hui remettre en cause leur disponibilité en tout temps et en tout lieu…bien bonne l’union des 27…..En quelques sortes des intérimaires à la disposition si besoins est.
Presque-çà Michel…la technicité moderne restructure même nos soldats…de nos jours en cas de conflit majeur, les corps à corps, les éclaireurs, les ratissages fait par des voltigeurs seront tous désuets…..ils seront remplacer par l’armement de haute destruction massive…..
Question d’argent… la juridiction européenne se fiche bien de la spécificité de la condition militaire.
Les soldats restent les garants de la citoyenneté d’un état, rien de comparable avec les fonctionnaires de l’état y compris les forces de polices, sauf là gendarmerie qui sont des militaires…..
Si une telle chose pointe le bout de son nez mettre au même diapason que les autres les pompiers de paris et les marins-pompiers de Marseille qui sont des militaires !!!
Que nenni tout çà….. l’affaire est prise au sérieux par l’état-major et là présidence de là république qui défend le statut de nos soldats..m
La cour de justice européenne veut transformer les militaires en travailleurs précaire….Intermittents de la gâchette… !!
Et zoom un peu plus de bordel….
Imaginons les Poilus de Verdun en soldats intermittents et vacanciers le reste du temps….voir en congrès syndical et fédéral C.G.T. Section Crosses en l’air en attendant qu’on les appelle pour la bataille
..
Le principe de disponibilité garantie là sécurité de tous.
Il y à quelques années il était impensable de parler de temps de travail pour un militaire voir l’associer à certaines taches d’un salarié.
Quoi qu’il arrive sur le territoire national, nous aurons besoins de tous nos soldats, pas de là police…
L’union européenne est entrain de confectionner avec les hauts techniciens de l’ingénierie des avons de chasse, des chars, des tanks, des bateaux marchant à l’électricité…
chut top secret.
Si je comprends bien les ronds de cuir de Bruxelles sont entrain de nous faire comprendre que nos militaires ne servent pratiquement plus à grand-chose et qu’ils nous coutent beaucoup d’argent….
Alors que ceux qui grignotent nos caisses nationales ne sont que des bras cassés et des gens qui nous viennent de l’extérieur…. Sans commentaire !
L’UE n’est pas souveraine et que je sache aussi il n’y à pas d’armée européenne …que dieu nous en préserve !!!
Ne croyez-vous pas que la cour de justice européenne à d’autres chats à fouettés en Europe du genre terroristes !!!