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Méditerranée orientale : Exercice « Rhéa » démonstration de force des armées françaises

lundi 22 mars 2021 | Infos et Actualités | 6 commentaires

Les armées françaises ont fait une démonstration de force en Méditerranée orientale

« La zone Méditerranée sera le défi des prochaines années tant les facteurs de crise qui s’y conjuguent sont nombreux : contestation des zones maritimes, affrontements entre pays riverains, déstabilisation de la Libye, migrations, trafics, accès aux ressources », avait résumé le président Macron, lors de son dernier discours prononcé à l’Hôtel de Brienne, à la veille du 14-Juillet 2020.

Et, après avoir appelé à la mise en place d’une « véritable politique européenne », d’ajouter : « La Méditerranée ne peut construire une paix durable sans nous, nous ne pouvons accepter que notre avenir soit construit par d’autres puissances. »

La Méditerranée orientale théâtre de vives tensions

Les semaines suivantes, la Méditerranée orientale fut le théâtre de vives tensions, causées par la présence de navires de recherches turcs dans des zones maritimes revendiquées par la Grèce et la République de Chypre. La France y avait réagi par l’envoi de Rafale B à Chypre, puis en Crète. Depuis, la Marine nationale a « ostensiblement affiché sa présence » dans cette région, avec l’envoi régulier de frégates pour prendre part à des exercices [et, plus récemment, avec le déploiement du groupe aéronaval formé autour du porte-avions Charles de Gaulle].

Mais, le 13 mars, cet intérêt pour la Méditerranée orientale s’est traduit par une démonstration de force, dans le cadre de l’exercice « Rhéa » [en référence à la mère des dieux grecs Zeus, Hades et Poseidon, ndlr], qui n’avait pas été annoncé. Lors d’une audition au Sénat, quatre jours plus tard, la ministre des Armées, Florence Parly, en a livré quelques détails.

« Les forces armées françaises ont conduit un exercice inédit de contre-terrorisme en Méditerranée, au large de la Crète », a ainsi annoncé la ministre.

Cet exercice a consisté à reprendre le contrôle d’un navire piraté par des terroristes pour en faire une « base de tir sur l’eau ». « Voilà le scénario qui a mobilisé toute la palette du haut du spectre de nos moyens terrestres, navals et aériens », a précisé Mme Parly.

« En seulement quelques heures, des commandos marine ont été projetés par avion sur zone avec une embarcation légère d’assaut. Des Rafale et des hélicoptères Caracal ont décollé de France pour rejoindre le navire sous le contrôle des terroristes, à 2000 kilomètres de nos bases, et se sont engagés directement dans sa libération », a-t-elle ajouté.

Ceci explique certains mouvements observés le 13 mars via les sites de suivi du trafic aérien, un E3F AWACS et au moins un avion ravitailleur C-135FR de l’armée de l’Air & de l’Espace [aAE] ayant été repérés dans le secteur où a été organisé l’exercice français. Ce dernier a dû impliquer un KC-130J pour le ravitaillement en vol des Caracal de l’escadron 1/67 Pyrénées.

Armée de terre, aviateurs, bâtiments de la Marine…

Selon Mme Parly, cette manœuvre « a mobilisé 450 militaires, des soldats de l’armée de Terre, des aviateurs, des bâtiments de la Marine qui opèrent régulièrement dans cette zone, ainsi que d’importants moyens de commandement et de contrôle. »

Les frégates multimissions Auvergne et Languedoc [qui a récemment participé à un exercice au large de la Sicile], le bâtiment de soutien et d’assistance métropolitain [BSAM] Loire ainsi que le porte-hélicoptères amphibie [PHA] Mistral sont actuellement déployés dans la région.

« L’assaut a été bref grâce à la très forte réactivité de nos forces et à la capacité de projection de nos armées », a ensuite souligné Mme Parly, avant d’insister sur le fait que « seulement trois Nations dans le monde sont capables de conduire une telle opération. »

« Avec cet exercice au fond, nous portons un message. Sous notre vigilance française et européenne, ce message c’est que la Méditerranée ne sera jamais un espace de non-droit » et que « la France a la volonté de participer à la préservation de la sécurité et de la stabilité du bassin méditerranéen, aux côtés de ses alliés », a continué la ministre. « En projetant à longue distance ses moyens d’intervention et en mettant en œuvre son savoir-faire exceptionnel, la France montre qu’elle a les moyens de se défendre avec ses alliés », a-t-elle insisté.

Avant d’évoquer cet exercice « inédit », Mme Parly avait de nouveau évoqué la Turquie, qualifiée d’ »acteur déstabilisant, ‘perturbateur’, qui a mené une politique extérieure offensive et agressive, notamment par l’organisation de campagnes de prospection gazière en Méditerranée orientale escortées par de nombreux navires de guerre » et qui « cherche à s’imposer par la force et par le fait accompli. »

Outre la Turquie, la ministre a également évoqué la Russie, qui s’est « imposée comme l’un de nos principaux compétiteurs stratégiques au Sud de la Méditerranée, au Levant et en Afrique, où elle cherche à sécuriser ses implantations. »

Source : ZoneMilitaire – Laurent Lagneau / Photo (c) Marine nationale

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Commentaires

6 Commentaires

  1. Alors que les frontières terrestres étaient depuis les années 2000 l’itinéraire choisi par les migrants, c’est désormais la route maritime qui est privilégiée.
    Plus de 170.000 ….je suis loin du compte ont débarqué en Italie via la France,’l’Allemagne…etc….
    Si la grogne monte la faute en reviens aux gardes cotes….à quoi va servir l’exercice militaire conjointe dans les régions maritime ?
    A quoi servent nos belles embarcations et des hommes supers-entrainés,
    La Méditerranée ne doit pas servir de promenade aux embarcations déployées….ni faire du ramassage….
    Ras le bol de lire tant d’exploits qui n’en sont pas…..

  2. Les tensions qui règne en mer méditerranée ne sont pas anodine…. la Turquie a mené des exercices militaires avec la marine américaine…..la France fait une démonstration de force qui n’intimide ni les russes et encore moins la chine…et plus encore, tous les autres qui sont tous puissamment armée et prépare au pire !!!
    En cas d’agression contre-nous par un quelconque pays ; qu’envisagerez la France pour faire une riposte ?

  3. Les facteurs de crise sont nombreux :…..affrontements entre pays riverains, migrations, trafics, forte présence de navires, projection de commandos marine jetés par avion, hélicoptères amphibie [PHA]…..etc.….etc.
    Si la France a la volonté de participer à la préservation de la sécurité et de la stabilité du bassin méditerranéen…..elle a aussi la volonté d’être partout ou on la demande avec la moindre participation des alliés…..Personne ne peut, ni n’a le droit de nous empêcher d’écrire qu’encore de nos jours que depuis 1940, le virus communiste continu son œuvre…..que manigance-t-il dans notre dos
    Alors qu’il n’y à aucun conflit mondial la France n’en finit pas de sombrer sous la dette qui dépasse à mon avis les trois mille milliards d’euros….. « Dette qui ne réveille pas les somnambules français ».
    Il nous faut agir vite si nous voulons sauver ce qu’il reste de notre pays en mettant un frein aux dépenses extérieures et à des exercices qui n’auront rien avoir avec la réalité d’un conflit.

  4. Bientôt l’armée française devra faire une démonstration de force en Méditerranée pour faire barrage aux bateaux pompes algériens ……
    Les 43 millions d’Algériens sont confrontés au manque d’eau potable et à l’épidémie qui ne faiblit pas.
    Il parait de source sure que chez eux (anciennement chez-nous) les barrages sont remplis à 44 % ….et l’été arrive ! !!
    Les 23 usines de dessalement de l’eau de mer dont 2 en construction, grosses consommatrices d’énergie, ne suffisent pas…
    2 heures d’eau par jour puis un jour sur 2…

  5. H D ne parle pas de malheur…l’Algérie risque de mette cette pénurie d’eau sur le compte de la France colonisatrice.
    D’ici que le gouvernement algérien n’oblige pas leurs ressortissants à venir faire du canotage avec des barriques d’eau en mer méditerranée…pas loin !!!!

  6. La ministre de la Défense, Florence Parly, la commande de deux des cinq frégates de défense et d’intervention destinées à la Marine nationale.
    La première FDI est en construction sur le site lorientais de Naval Group depuis 2019 et sera livrée en 2024.
    La 2e sera livrée à mi 2024 et la 3e en fin 2025.
    Les deux dernières, qui n’ont pas encore été commandées, suivront en 2028 et 2029.
    Cette commande va permettre d’étoffer les plans de charge de Naval Group, d’améliorer la compétitivité du programme et de renforcer les moyens de la Marine.

FNCV

Les combattants volontaires d’hier et d’aujourd’hui préparent ceux de demain...