SOUDAN : Évacuation de ressortissants français. Un commandos des forces spéciales blessé…

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SOUDAN : Évacuation de ressortissants français. Un commandos des forces spéciales blessé…

= COMMUNIQUÉ CONJOINT DU MINISTÈRE DE L’EUROPE ET DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ET DU MINISTÈRE DES ARMÉES =

Soudan : Opération d’évacuation de ressortissants

Les opérations d’évacuation lancées à Khartoum se poursuivent. Quatre nouvelles rotations ont été assurées par les moyens de l’Armée de l’Air et de l’Espace, entre Khartoum et Djibouti dans la nuit du 24 au 25 avril.

Depuis le début de l’opération, ces rotations ont permis d’évacuer un total de 538 personnes, dont 209 ressortissants français qui souhaitaient quitter le Soudan, ainsi qu’un nombre significatif de citoyens de 39 autres nationalités, notamment européennes (Allemagne, Autriche, Danemark, Finlande, Grèce, Hongrie, Italie, Irlande, Islande, Moldavie, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Royaume-Uni, Suède, Suisse) mais également africaines (Afrique du Sud, Burundi, Ethiopie, Lesotho, Maroc, Namibie, Niger, Ouganda, Rwanda, Sénégal, Soudan, Togo, Tchad), d’Amérique (Etats-Unis, Canada) et d’Asie (Australie, Inde, Japon, Nouvelle-Zélande, Philippines).

En outre, la France a procédé au transfert sécurisé d’un nombre important de personnes de Khartoum vers Wadi Seidna. Elles ont ensuite évacuées par les moyens aériens d’autres pays européens.

Enfin, la frégate Lorraine de la Marine nationale assistera ce jour les Nations unies dans l’opération d’évacuation en cours à Port Soudan.

Afin de coordonner cette opération, le centre de crise et de soutien du ministère de l’Europe et des affaires étrangères, qui a mis en place une cellule de crise depuis le 15 avril, a été en contact permanent avec nos ressortissants sur place et tous nos partenaires.

Les ministères de l’Europe et des Affaires étrangères et des Armées poursuivent leurs efforts pour assurer la mise en sécurité de nos compatriotes.

La France réitère son appel à toutes les parties à un arrêt des combats et au retour au dialogue politique.

Dans cette situation, la France reste en lien permanent et étroit avec ses partenaires européens.

Ndlr FNCV : Un premier avion avec 245 ressortissants français et étrangers atterrit à Paris, ce matin 26 avril.

Source : Centre media du ministère des Armées – DICoD / Photo : Etat-major des Armées – Base aérienne 188 de Djibouti – Déchargement de bagages des ressortissants évacués (23/04/2023) – AFP
~ FNCV, Actualité et revue de presse ~

Voir aussi : Sources et références…
https://dicod.hosting.augure.com/Augure_Dicod/default.ashx?WCI=EmailViewer&id={6aa6d983-cb31-465f-8818-e1948b632090}
https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/soudan/soudan-un-premier-avion-avec-245-ressortissants-francais-et-etrangers-atterrit-a-paris_5792204.html

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Un commando des forces spéciales a été blessé durant l’opération Sagittaire

Le 23 avril, à la suite des États-Unis, la France a lancé une opération d’évacuation de ses ressortissants [RESEVAC] au Soudan, pays en proie à des combats opposant l’armée régulière du général Abdel Fattah al-Burhane aux Forces de soutien rapide [FSR], dirigées par son désormais ancien allié, le général Mohamed Hamdane Daglo [alias Hemeti].

Une telle opération est d’autant plus délicate à planifier et à mener que les délais de réaction sont très courts et que plusieurs conditions doivent être réunies [autorisations de survol de pays voisins, accalmie dans les combats, disponibilité des moyens susceptibles d’être engagés, etc].

Les autorités françaises ont peu communiqué sur les modalités et les conditions de cette opération menée au Soudan. Cependant, quelques heures après son lancement, le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, a précisé, via Twitter, qu’elle avait été baptisée « Sagittaire » et qu’elle mobilisait des avions de transport A400M et des commandos des forces spéciales. Du moins, c’est ce qu’ont suggéré les photographies diffusées par l’État-major des armées [EMA] sur les réseaux sociaux.

Or, peu après l’annonce du déclenchement de l’opération Sagittaire, il a été dit qu’un convoi français avait essuyé des tirs au niveau du quartier de Bahri, au nord de Karthoum, et que l’un de ses membres avait été blessé. Et cela, dans des conditions confuses, les FSR ayant soutenu avoir été visées par un raid aérien au moment des faits. Sollicitées par l’AFP, des sources diplomatiques et militaires ont alors dit refuser de « telles rumeurs » tant que le RESEVAC « n’est pas encore terminé ».

Un commando des forces spéciales assez sérieusement blessé…

Quarante-huit heures après, à l’ouverture d’un Conseil de défense et de sécurité nationale, à l’Élysée, le président Macron a confirmé qu’un commando des forces spéciales avait bien été blessé – assez sérieusement, a priori – durant cette opération.

« J’ai eu, ce matin, des nouvelles rassurantes du commando des forces spéciales qui a été blessé au cours de cette opération. Et son état est maintenant stabilisé, sa vie n’est plus en danger. Il est en transfert vers les soignants qui lui permettront, dans les prochaines heures, je l’espère, de retrouver l’intégralité de ses facultés », a en effet affirmé M. Macron.

Pour le moment, l’opération Sagittaire a permis d’évacuer 538 personnes, dont 209 ressortissants français, du Soudan. Dans sa courte déclaration, le chef de l’État a remercié Djibouti et l’Éthiopie [qui a accepté d’ouvrir son espace aérien aux avions français].

Selon les précision de l’EMA, dix convois entre Khartoum et la base de Wadi Seidna [dont il a fallu s’assurer le contrôle] ont été organisés au cours des 72 dernières heures. Puis un pont aérien a été mis en place vers Djibouti, avec sept rotations d’A400M Atlas et deux de C-130J Hercules.

À noter que la frégate multi-missions à capacité de défense aérienne renforcée [FREMM-DA] Lorraine, qui effectue actuellement son déploiement de longue durée en vue de son admission au service, a également été sollicitée pour transporter des personnes évacuées de Port-Soudan vers l’Arabie Saoudite, en lien avec les Nations unies.

Source : Zone Militaire – Laurent Lagneau / Photo : xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
~ FNCV, Actualité et revue de presse ~

Voir aussi : Sources et références…
https://www.opex360.com/2023/04/25/soudan-lelysee-confirme-la-blessure-dun-commando-des-forces-speciales-lors-de-loperation-sagittaire/
https://www.20minutes.fr/monde/soudan/4034301-20230426-conflit-soudan-societes-francaises-securite-participent-evacuations

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Les combattants volontaires d’hier et d’aujourd’hui préparent ceux de demain...

Accompagnement de l’Etat aux familles des harkis : « Nous le leur devons, pour réparer cet abandon d’hier… »

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Accompagnement de l’Etat aux familles des harkis : « Nous le leur devons, pour réparer cet abandon d’hier… »

= COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU MINISTÈRE DES ARMÉES =

Cimetière d’enfants harkis du camp de Saint-Maurice l’Ardoise (Gard) : l’État répondra aux demandes des familles et les accompagnera financièrement

En déplacement ce vendredi 21 avril 2023 sur le site de l’ancien camp militaire de Saint-Maurice l’Ardoise ayant accueilli de nombreux Harkis et leurs familles, Patricia Miralles, secrétaire d’État chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, a annoncé l’accompagnement des familles des enfants inhumés sur le camp et la prise en charge financière par l’État afin de leur offrir des lieux de sépultures dignes et un cadre de recueillement à la hauteur de cette mémoire douloureuse.

L’ancien cimetière du camp avait été localisé le 20 mars dernier, grâce aux fouilles conduites à la demande de l’État.

Le camp de Saint-Maurice l’Ardoise est l’un des principaux camps ayant accueilli des Harkis et leurs familles après le cessez-le-feu du 19 mars 1962. Les conditions de vie, indignes, étaient d’une extrême précarité et ont conduit à la mort d’un certain nombre d’enfants. Les corps avaient rapidement été inhumés au sein du camp, dans un cimetière provisoire aménagé par les autorités militaires. La localisation de ces tombes avait fini par se perdre, laissant les familles sans lieu de recueillement digne.

Dans ces conditions et en accord avec les demandes formulées par les familles et associations, le Gouvernement avait décidé en 2022 de mener une opération de fouilles, visant à retrouver le lieu d’inhumation et à confirmer la présence de dépouilles. Après plusieurs étapes, les fouilles, menées par les archéologues des services de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP), ont permis de découvrir le 20 mars 2023 la localisation de 27 tombes et de confirmer la présence de deux corps.

La secrétaire d’État s’est d’abord entretenue avec les familles et les associations, afin de recueillir leurs souhaits. Les familles pouvant avoir des demandes différentes quant au devenir des corps, il a été décidé que chaque famille serait accompagnée en fonction de son choix, sans nécessité qu’une décision unique pour l’ensemble des dépouilles soit prise. Ainsi, les familles pourront demander de récupérer les corps pour procéder à une inhumation sur un autre lieu ou choisir de conserver les corps sur place, avec la construction de sépultures et d’un mémorial sur place, afin de faire du site un lieu de recueillement pour les familles et les associations et pour la mémoire, locale comme nationale. L’aménagement du lieu du cimetière sera ainsi pris en charge financièrement par l’État, afin de rétablir la dignité des morts en associant les familles.

Un travail va désormais être mené avec les familles et associations pour identifier les volontés de chacune. Cette décision s’inscrit dans la politique d’apaisement des mémoires du président de la République, visant à réparer l’abandon de l’État français envers les Harkis.

« Décider du devenir du corps d’un enfant défunt est une décision extrêmement intime et douloureuse. Quel que soit leur choix, l’État accompagnera et financera pour répondre aux souhaits des familles. Nous le leur devons, pour réparer cet abandon d’hier. »

Patricia Miralles, secrétaire d’État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire

Centre media du ministère des Armées

Source : Cabinet de la secrétaire d’Etat chargée des Anciens combattants et de la Mémoire – Centre media du ministère des Armées / Photo : Tiwitter – Patricia Miralles @MIRALLESMP
~ FNCV, Actualité et revue de presse ~

Voir aussi : Sources et références…
https://dicod.hosting.augure.com/Augure_Dicod/default.ashx?WCI=EmailViewer&id={c2ea8309-f12e-4feb-a8a2-4fb04227ada5}

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Les combattants volontaires d’hier et d’aujourd’hui préparent ceux de demain...

Partenariat : Multiplier par deux le nombre d’élèves africains dans les écoles militaires françaises

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Partenariat : Multiplier par deux le nombre d’élèves africains dans les écoles militaires françaises

Influence : Les écoles militaires françaises vont doubler leurs capacités d’accueil d’élèves africains

Ces dernières années, et malgré l’opération Barkhane, la France a perdu de l’influence en Afrique, notamment en Centrafrique, au Mali et, plus récemment, au Burkina Faso. Plusieurs raisons peuvent l’expliquer, à commencer par menées de la Russie, voire de la Turquie et de la Chine. Mais l’une d’elles avait été évoquée, dès 2014, par le général Denis Mercier, alors chef d’état-major de l’armée de l’Air [et de l’Espace].

Ainsi, avait-il souligné, « tous les chefs d’état-major » des forces aériennes des pays africains liés à la France par des accords de défense étaient à l’époque issus des « rangs de notre École de l’Air ». Ce qui constituait une « plus-value » en cas de sollicitation des forces françaises tout en offrant un « bon levier d’influence ». Seulement, pour des raisons budgétaires [pour économiser « quelques millions d’euros », avait-il dit ], « on a réduit la voilure », avec des budgets divisés par deux.

« Alors que la France prenait à sa charge les coûts de formation des futurs officiers africains, c’est désomais la Chine qui s’en occupe », avait ensuite déploré le général Mercier, avant de prévenir que « l’effet s’en fera sentir dans quelques années ».

Chef d’état-major de l’armée de Terre à la même époque, le général Bertrand Ract-Madoux, avait établi le même constat. « C’est pour des raisons d’économie que l’on accueille moins de stagiaires africains en France », avait-il confié aux députés Gwendal Rouillard et Yves Fromion, auteurs d’un rapport sur la présence militaire française en Afrique. La formation dans les écoles françaises permet de « développer des relais d’influence » pouvant constituer un « atout […] utile en cas de crise pour améliorer notre réactivité », avait-il souteni. Aussi, selon lui, il fallait donc accueillir davantage d’élèves africains en France tout en continuant à proposer des formations « sur place ».

Près de dix ans plus tard, le ministère des Armées s’apprête à corriger le tir, comme l’indique le rapport mis en annexe du projet de Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30.

« S’appuyant sur une expertise française reconnue, nos partenariats se nourriront de capacités accrues de formation sur différentes thématiques. Après une longue période de réduction des places dans ses écoles militaires, la France rompt avec cette tendance et va proposer aux pays partenaires, quel que soit leur continent d’appartenance, d’y inscrire en formation de nombreux cadres officiers comme sous-officiers », est-il avancé dans ce document.

Lors d’une audition organisée par la commission des Affaires étrangères, à l’Assemblée nationale, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a évoqué ce sujet. « En Afrique, notre présence n’est plus complétement adaptée pour plein de raisons. La première, déjà, est que, malheureusement, dans les diminutions budgétaires de ces vingt dernières années, on a fermé beaucoup de capacités qui étaient ouvertes aux armées africaines en matière de formation », a-t-il d’abord reconnu, estimant que l’on paye « cher » cette approche parce que « l’intimité opérationnelle n’a pas de prix ».

Doubler l’offre des écoles militaires françaises aux pays d’Afrique partenaires

Pour M. Lecornu, on a « trop diminué » l’offre de formation proposée par les écoles militaires françaises aux pays partenaires. « Je vous proposerai dans la Loi de programmation militaire de multiplier par deux le nombre d’accueils des élèves pour les seuls pays africains avec lequels nous avons des accords de partenariat », a-t-il annoncé.

« Je crois que, aujourd’hui, on est autour de 300 par an. Et donc, l’idée est d’arriver très vite à remonter pour avoir une cible, au moins pour commencer, à 600, ce qui me semble absolument clé. Et d’ailleurs en ne regardant pas que la cible des officiers parce que la cible des sous-officiers est toute aussi importante », a expliqué M. Lecornu.

Actuellement, l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan compte 90 élèves officiers internationaux [EOI], originaires de 26 pays différents… Et 55% sont Africains… Ce qui donne une idée de l’effort à accomplir.

Par ailleurs, s’agissant de l’évolution de la présence militaire en Afrique, le projet de LPM 2024-30 précise qu’elle vise à répondre pleinement et de manière spécifique aux attentes de chaque pays hôte [c’est à dire le Sénégal, le Gabon, la Côte d’Ivoire et le Tchad].

« C’est ainsi que les bases sur lesquelles des forces françaises sont déployées vont évoluer, avec une présence permanente réduite, mais accueillant davantage de renforts ponctuels spécialisés de forces françaises pour répondre aux sollicitations des pays partenaires. Les domaines émergeants [drones, cyber, etc.] seront par ailleurs davantage présents dans les actions de formation, de coopération et de préparation opérationnelle », indique le texte. « Ces partenariats seront définis en commun et sur-mesure, et comprendront un volet capacitaire en lien avec notre BITD [Base industrielle et technologique de défense], ajoute-t-il.

À ce propos, M. Lecornu entend mettre la pression sur les industriels. « Je le dis de manière diplomate mais il est clair que nous avons des industriels qui ont parfois trop regardé les grands arbres, comme aurait dit [André] Malraux et beaucoup trop peu les partenaires africains », a-t-il dit aux députés. « Et là, pour le coup, il y a un enjeu sur les équipements terrestres. […] Il y a des perspectives en plus à l’export, avec les formations qui vont autour de ces matériels », a-t-il souligné. « Il est clair que l’on doit faire mieux, surtout au moment où d’autres pays commencent à s’approcher de nous et à créer des concurrences auxquelles nos industriels n’étaient pas toujours habitués, il faut bien le reconnaître, et sur lesquelles j’essaie de les stimuler actuellement », a-t-il conclu.

Source : Zone Militaire – Laurent Lagneau avec AFP / Photo : Wikipédia – EOGM « Élèves-officiers de la promotion « Capitaine Marchiani Cyrille-Hippolyte »
~ FNCV, Actualité et revue de presse ~

Voir aussi : Sources et références…
https://www.opex360.com/2023/04/22/influence-les-ecoles-militaires-francaises-vont-doubler-leurs-capacites-daccueil-deleves-africains/
https://www.studyrama.com/formations/filieres/ecoles-militaires
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89coles_militaires_fran%C3%A7aises

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Dien Bien Phù : L’extension de l’aéroport menace les dépouilles des soldats français disparus…

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Dien Bien Phù : L’extension de l’aéroport menace les dépouilles des soldats français disparus…

L’avenir des dépouilles des soldats disparus à Dien Bien Phû, au Vietnam, est incertain.

“Je ne veux pas que les morts de Dien Bien Phû finissent dans des fosses communes !“

Le député du Rassemblement national et membre de la commission de la Défense, Frank Giletti alerte l’État sur la mise en péril des corps de nos morts provoquée par le chantier de l’aéroport et demande leur rapatriement.

Valeurs actuelles. Il y a bientôt 70 ans, le 13 mars 1954, la bataille de Dien Bien Phû débutait. Durant deux mois, les militaires français vont résister avec l’héroïsme à l’armée vietminh. 2293 de ces hommes y perdront la vie. 7800 autres seront portés disparus au combat. En début de semaine prochaine, vous déposez une question écrite au gouvernement relative au sort des corps restés sur place. Pourquoi lancez-vous l’alerte sur ce sujet ?

Franck Giletti. Les travaux pour l’extension de l’aéroport de Dien Bien Phû vont prochainement débuter sur le site même de la bataille. Des personnes travaillant sur place et au fait de ce sujet m’ont mis au courant. Ces travaux vont menacer les dépouilles de nos soldats. Je ne veux pas que ces soldats soient oubliés une seconde fois. Nous leur devons une dernière demeure. J’interpelle le gouvernement, car je veux que tout soit mis en œuvre pour donner une sépulture à nos morts.

Valeurs actuelles. En quoi ce futur chantier est-il menaçant pour les dépouilles des soldats français disparus ?

Ce chantier va créer une piste d’atterrissage sur le site des combats où nos soldats sont tombés. Ce lieu est chargé d’émotion et de symboles. C’est une page de notre histoire moderne qui s’est déroulée là-bas. Ce qui m’intéresse, c’est de faire en sorte que les dépouilles de ces soldats français soient ramenées. Elles courent le risque de finir dans les fosses communes.

Valeurs actuelles. Vous craignez donc que ces corps finissent dans des fosses communes… Qu’entraînerait une telle décision pour notre mémoire combattante ?

C’est un gros risque. Il y a eu tellement de soldats qui ont combattu au corps-à-corps, à de courtes distances. Le risque, face à ces corps nombreux, est de ne pas trier les dépouilles et de les mettre dans des fosses communes. Je trouve qu’il serait indigné de laisser nos morts finir ainsi. Un soldat français, c’est sacré. Lors de cette bataille, ils ont combattu dans des conditions héroïques. On se doit de perpétuer leur mémoire et de leur construire une sépulture digne de leur sacrifice. La France s’honorerait en protégeant la mémoire de ses Anciens.

Valeurs actuelles. Qu’attendez-vous comme réaction de la part des autorités françaises ?

Je vais alerter le ministère des Armées et le Quai d’Orsay. Je compte faire remonter ce problème au plus haut sommet de l’État, à l’Élysée. Je pense que le président de la République pourrait être sensible à cette thématique. J’attends de leur part un grand message politique et diplomatique. La France pourrait prendre la décision commune avec le gouvernement vietnamien de trouver une solution pour rapatrier ces dépouilles. Ça ne demande pas des moyens colossaux, juste une action politique qui serait tout à l’honneur de notre pays. 70 ans après, cela serait une bonne occasion de renforcer notre amitié.

Valeurs actuelles. Que préconisez-vous comme solution ?

Un contact diplomatique entre nos pays pour organiser une mission archéologique et des fouilles préventives. Si on arrive à mener cette coopération conjointe, nos archéologues et nos experts, avec leurs homologues vietnamiens, pourront récupérer les dépouilles mortelles de ces soldats. Il y aura aussi un gros travail de recherche, d’identification et de récupération des corps à faire pour les remettre par la suite à leurs familles. Cette mission doit se faire en collaboration avec les autorités vietnamiennes pour qu’elles puissent aussi récupérer les corps de leurs morts. Pour ce qui est du rapatriement en France, je pense que les dépouilles de nos défunts soldats pourraient être accueillies à Fréjus (Var), au mémorial des guerres d’Indochine. C’est un bel endroit de mémoire où repose leur chef, le général Bigeard.

Source : Valeurs actuelles par Maxime Coupeau / Photo : LeFigaro.fr – JEWEL SAMAD 2018
« Le premier ministre français Edouard Philippe en novembre 2018 devant le mémorial français de Diên Biên Phu. »

~ FNCV, Actualité et revue de presse ~

Voir aussi : Sources et références…
https://www.valeursactuelles.com/politique/entretien-je-ne-veux-pas-que-les-morts-de-dien-bien-phu-finissent-dans-des-fosses-communes
https://www.lefigaro.fr/international/au-vietnam-des-depouilles-de-soldats-disparus-a-dien-bien-phu-menace-par-un-chantier-20230321
https://www.nicematin.com/histoire/les-depouilles-de-soldats-tombes-a-dien-bien-phu-vont-etre-rapatriees-au-memorial-des-guerres-en-indochine-de-frejus-836064
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Di%C3%AAn_Bi%C3%AAn_Phu

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Mali : 10 mois après le retrait de Barkhane, Daesh encercle la ville de Ménaka…

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Mali : 10 mois après le retrait de Barkhane, Daesh encercle la ville de Ménaka…

Moins d’un an après le départ de Barkhane, la ville de Ménaka est encerclée par l’État islamique

Le 13 juin 2022, la force française Barkhane remettait à l’armée malienne les clés de la base opérationnelle avancée [BOA] de Ménaka, qu’elle avait établie quatre ans plus tôt pour faire face à une situation sécuritaire « dégradée » dans le sud du Liptako et la région dite des trois frontières [située aux confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso]. Il s’agissait ainsi de contrer les actions de l’État islamique au grand Sahara [EIGS] et d’empêcher sa « territorialisation », comme le souligna l’État-major des armées [EMA], à l’époque.

Or, moins d’un an plus tard, l’EIGS est en passe de s’implanter dans la région de Ménaka…

En effet, après avoir mis en échec le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda], qui convoitait également ce secteur, et pris plusieurs localités, dont celles d’Anderamboukane, de Tamalat, d’Inekar et de Talataye [cette dernière étant stratégique car, située à 150 km à l’est de Gao, elle se trouve au milieu de plusieurs zones d’influence de groupes armés, ndlr], la branche sahélienne de l’État islamique vient de s’emparer, sans coup férir, de la commune de Tidermène, à 75 km au nord de Ménaka. Désormais, la ville n’a plus de voie d’accès et se trouve par conséquent isolée.

« Tidermene est tombé aux mains de Daesh », a ainsi déclaré un élo local ayant trouvé réfuge à Ménaka, selon l’AFP. Les jihadistes « distribuent des corans à la population [et] se déplacent dans la ville avec des armes », a-t-il ajouté.

L’EIGS « coupe directement Ménaka du Nord » et désormais « peut empêcher tout ravitaillement qui n’est pas sans escorte », ont confié des sources « locales » à Radio France International. Qui plus est, l’armée malienne et ses supplétifs russes ne seraient pas en mesure de défendre la ville dans le cas où les jihadistes attaqueraient en nombre.

Cependant, pour l’organisation jihadiste, prendre Menaka n’est pas forcément un objectif en soi, d’autant plus que cela exigerait des moyens qu’elle n’a pas forcément. Aussi, elle pourrait se contenter de contrôler les approches de la ville, ce qui reviendrait au même.

Quant à la Mission mutidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA], elle dispose de « capacités limitées » et éprouve de plus en plus de difficultés à « s’acquitter de son mandat », comme vient de le souligner El-Ghassim Wane, le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour le Mali.

« Avec plus de 30’000 personnes déplacées [à cause des affrontements, ndlr] vers Ménaka depuis le début 2022 et environ 2’400 autres réfugiées au nord du camp de la MINUSMA à Ménaka, la situation est catastrophique », a déploré M. Wane, lors de la présentation de son dernier rapport sur la situation malienne, le 12 avril.

La MINUSMA « continue de contribuer à la protection des civils, en coordination avec les Forces de défense et de sécurité maliennes, dans un rayon de 15 kilomètres en dehors de Ménaka. À leurs patrouilles de nuit et de jour, s’ajoutent des activités de réconciliation et de cohésion sociale visant à désamorcer des tensions intercommunautaires croissantes dans la région », a par ailleurs expliqué le diplomate.

Source : Zone Militaire – Laurent Lagneau avec AFP / Photo : Vue aérienne de Ménaka – AFP
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Voir aussi : Sources et références…
https://www.opex360.com/2023/04/13/moins-dun-an-apres-le-depart-de-barkhane-la-ville-de-menaka-est-encerclee-par-letat-islamique/
https://www.jeuneafrique.com/1435094/politique/au-mali-leigs-menace-la-ville-de-menaka/
https://www.dw.com/fr/mali-menaka-etat-islamique-au-grand-sahara/a-65283334
Vidéo : https://information.tv5monde.com/video/mali-menaka-tombee-au-mains-des-djihadistes

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