Allemagne : Attaque au couteau à Würzburg… Trois morts, plusieurs blessés !

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Allemagne : Attaque au couteau à Würzburg… Trois morts, plusieurs blessés !

 Au moins trois morts et plusieurs blessés lors d’une agression à Würzburg, en Allemagne

L’auteur présumé a été neutralisé par la police d’une balle dans la jambe et « rien n’indique la présence d’un second suspect », selon la police.

Trois personnes ont été tuées et cinq autres ont été grièvement blessées lors d’une agression au couteau, vendredi 25 juin, dans la ville de Würzburg, dans le sud de l’Allemagne, selon les autorités locales. Le ministre de l’intérieur de l’Etat régional de Bavière, Joachim Herrmann, a précisé que le pronostic vital de certains des blessés était encore engagé.

Toujours selon les autorités locales, l’agresseur présumé serait un Somalien de 24 ans. Ce dernier aurait, selon un témoin, crié lors de son acte « Allahou ahkbar » (« Allah est grand »), mais il avait été aussi récemment interné dans un hôpital psychiatrique après « s’être fait remarquer » par un comportement étrange, a fait savoir M. Herrmann. « L’enquête de la police devra déterminer si nous avons affaire à un acte lié à l’islamisme ou à l’état psychique » de l’agresseur présumé, a-t-il ajouté.

L’homme, arrivé comme migrant en 2015 en Allemagne, a en tout cas agi avec une « extrême brutalité », commettant cette tuerie vers 17 heures en plein centre-ville, dans des magasins et une agence bancaire, a-t-il ajouté. Il a été blessé par la police d’une balle dans la jambe.

Le ministre de Bavière a rendu hommage aux passants qui ont poursuivi l’agresseur présumé, armés de chaises prises sur des terrasses de café ou de bâtons, « pour le stopper », ainsi que l’attestent plusieurs vidéos. Une vidéo le montre à terre, menotté par la police, entouré d’une foule en colère.
Menace permanente

L’attaque a été commise dans un climat tendu. Les autorités sont en effet sur le qui-vive concernant la menace islamiste, particulièrement depuis un attentat au camion-bélier revendiqué par l’organisation Etat islamique (EI) qui avait fait douze morts en décembre 2016, à Berlin. Cette attaque djihadiste est la plus meurtrière jamais commise sur le sol allemand.

Depuis 2009, les autorités allemandes ont déjoué 17 tentatives d’attentat de ce type, dont la majorité depuis l’attaque de 2016, selon le ministère de l’intérieur. Les forces de l’ordre avaient démantelé en Rhénanie du Nord-Westphalie, au printemps 2020, une cellule de terroristes présumés originaires du Tadjikistan liés à l’EI, avait annoncé le procureur antiterroriste, Peter Frank.

En juin 2018, la police a annoncé avoir qu’elle avait déjoué un attentat à la « bombe biologique », à la suite de l’arrestation d’un Tunisien suspecté d’être lié à l’EI. L’homme de 29 ans, arrivé en Allemagne en 2015, est soupçonné d’avoir voulu remplir son engin de ricine, un poison 6 000 plus puissant que le cyanure.

Depuis 2013, le nombre d’islamistes considérés comme dangereux se trouvant en Allemagne a été multiplié par cinq*, pour s’établir actuellement à 615, selon le ministère de l’intérieur. Celui des salafistes est, lui, évalué à environ 11 000, soit deux fois plus qu’en 2013.

En 2020, 320 nouvelles enquêtes ont été ouvertes en Allemagne comportant un lien avec la menace islamiste, un chiffre en baisse qui ne dit néanmoins « rien sur le danger qualitatif » de celle-ci, selon le procureur antiterroriste Peter Frank.

Outre l’attaque au camion-bélier sur le marché de Noël de la capitale, l’EI a revendiqué en 2016 un meurtre au couteau à Hambourg, un attentat à la bombe à Ansbach qui avait fait 15 blessés et tué l’assaillant, ainsi qu’une attaque à la hache dans un train en Bavière (5 blessés) dont l’auteur avait été abattu par la police.

Source : Lemonde.fr – AFP / Photo : KARL-JOSEF HILDENBRAND – AFP

* Ndlr : L’épidémie du COVID-19 a fait passer au second plan la menace islamiste dans les médias. Il n’en demeure pas moins que cette menace reste très présente en Allemagne… en France aussi à n’en pas douter !

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ALAT : Activité et entraînement des équipages de l’Aviation légère de l’armée de Terre en progrès !

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ALAT : Activité et entraînement des équipages de l’Aviation légère de l’armée de Terre en progrès !

 Le niveau d’activité et d’entraînement des équipages de l’Aviation légère de l’armée de Terre s’améliore

Il n’y a pas encore si longtemps, le manque de disponibilité de ses hélicoptères, l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] manquait d’appareils pour la formation et l’entraînement de ses équipages, d’autant plus que les machines en état de vol étaient affectés prioritairement aux opérations extérieures [OPEX].

Un rapport parlementaire, publié en 2016, avait ainsi souligné que que le nombre d’heures de vol disponibles était insuffisant pour permettre à l’ensemble des pilotes de l’ALAT de s’entraîner afin d’atteindre le niveau requis pour être « projetables » en OPEX [soit 140 heures de vol sur 12 mois, voire 200 heures pour les forces spéciales, ndlr].

Plus de 25% des pilotes n’effectuent pas un nombre d’heures de vol suffisant !

« Entre 25% et 33% des pilotes d’un des régiments les plus sollicités pour les OPEX n’effectuent même pas 140 heures de vol en 12 mois », avait avancé ce rapport. Ce dernier avait pris l’exemple du 5e Régiment d’Hélicoptères de Combat [RHC] : entre ler janvier et le 31 août 2016, il n’avait pu que « consommer » 445,3 heures de vol sur les 984 heures prévues.

Deux ans plus tard, un nouveau rapport parlementaire fit un constat quasiment identique. Le commandant de l’ALAT [COM-ALAT] « estime que que le nombre maximum d’hélicoptères indisponibles doit être réduit à 120, notamment en réduisant la maintenance industrielle. Compte tenu de la forte indisponibilité des hélicoptères et du niveau d’engagement opérationnel, le nombre d’aéronefs disponibles pour l’entraînement et la formation se trouve considérablement réduit », avait-il soutenu.

Alors qu’une réforme du Maintien en condition opérationnelle aéronautique [MCO Aéro] a été lancée en décembre 2017, avec la création d’une direction dédiée [DMAé] et le concept de « contrats verticalisés » [un seul prestataire s’occupe dorénavant du MCO d’un type unique d’appareil], qu’en est-il actuellement ?

Étant donné que le ministère des Armées a mis sous le boisseau toutes les données relatives à la dispobilité des équipements utilisés par les forces françaises, il est désormais compliqué d’en avoir une idée.

S’agissant hélicoptères, l’un des derniers chiffres connus a été donné à l’occasion d’une « mission flash » conduite par la commission de la Défense, à l’Assemblée nationale. Ainsi, selon le rapport publié à l’issue, « 33% des 438 hélicoptères » mis en oeuvre par les forces françaises étaient en état de voler en juin 2020.

Plus récemment, la DMAé a indiqué que le nombre d’heures de vol assurées par les Fennec de l’ALAT avait doublé en 2020 par rapport à 2017 [pour un total de 5’000 heures] et que la disponibilité des hélicoptères d’attaque Tigre était passé de 26 à 31% au cours de la même période.

Cela étant, la situation semble s’améliorer significativement, à en croire le général Frédéric Gout, le commandant de la 4e Brigade aérocombat [BAC]. « En 2020, malgré la crise du covid-19, nous avons consommé la totalité des heures de vol nous ayant été allouées, ce qui avait été plus difficilement le cas les années précédentes du fait de problèmes de disponibilité de nos hélicoptères », s’est-il félicité, dans le dernier numéro du magazine Air Fan.

L’ALAT doit se préparer a être engagée dans un conflit de « haute intensité ».

« Ce progrès est une véritable source de satisfaction car nos équipages atteignent désormais des niveaux d’activité, et donc d’entraînement bien plus élevés. Nous avons conservé le principe du report d’une partie de l’activité sur appareils de complément mais les heures de vol sur appareil principal ont tendance à augmenter », a continué le général Gout. Une évolution bienvenue au regard de ce qui attend l’ALAT, cette dernière devant désormais se préparer à être engagée dans un conflit de « haute intensité ».

Dans le détail, et selon les chiffres livrés par ce dernier, les pilotes de Gazelle ont effectué, en moyenne, 200 heures de vol, dont 30 sur EC-120 [appareils d’entraînement basés à Dax, ndlr], en 2020. Les équipages de Tigre ont accumulé 180 heures d’entraînement, dont 40 sur simulateur ou EC-120.

« Pour les équipages de Cougar et de [NH-90] Caïman, le bilan est satisfaisant avec en moyenne 180 et 190 heures, la part réalisée sur simulateurs ou appareils de complément étant respectivement de 10 et de 50 heures », a détaillé le général Gout. Toutefois, les pilotes de Puma ont connu une situation un « peu plus tendue » avec 175 heures de vol, dont 45 heures effectués avec des Fennec.

« Globalement, nous atteignons donc l’objectif de 185 heures de vol par an et par pilote et je ne signe plus de dérogations autorisant des départs en OPEX sans que le pilote n’ait atteint cet objectif, car les commandants d’unité font un effort en phase amont sur les personnels prévus pour des déploiements », a assuré le général Gout.

Cependant, la disponibilité des Puma et des Tigre demeure encore insuffisante… Mais cela s’explique par l’âge des premiers et le rétrofit en cours des seconds.

« Nous avons actuellement 18 Tigre HAP [appui et protection] en cours de rétrofit au standard HAD [appui et destruction] block 2 », a souligné l’adjoint « maintenance » du général Gout dans les colonnes d’Air Fan. « Sachant que chaque chantier immobilise un appareil pendant 90 semaines, vous imaginez aisément l’impact sur le taux de disponibilité globale », a-t-il expliqué.

À noter également la remarque faite par cet officier au sujet du NH-90 TTH Caïman. C’est un appareil qui « nécessite beaucoup de maintenance planifiée mais [qui] souffre de très peu de pannes. Le Tigre, c’est exactement l’inverse », a-t-il dit.

Source : Zonemilitaire.fr – Laurent Lagneau / Photo : Tigre et NH-90 Caïman de l’ALAT – (c) Airbus Helicopters

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ONACVG : Une plateforme téléphonique à l’écoute du monde combattant

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ONACVG : Une plateforme téléphonique à l’écoute du monde combattant

À votre écoute : une plateforme téléphonique au service du monde combattant

Soucieux d’apporter un service toujours plus performant à ses ressortissants, l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (l’ONACVG) lance le dispositif « À votre écoute ».

Ce service instaure une ligne téléphonique via un numéro vert pour accompagner et apporter des réponses adaptées aux ressortissants de l’ONACVG qui accomplissent des démarches en matière de reconnaissance et de réparation, de pensions, de droits accessoires, de mentions, d’indemnisations, de voyages sur les tombes, ou ceux ayant des questions liées aux monuments aux morts.

Reconnaissance et Réparation

« Nous avons mis en place un numéro gratuit afin de guider au mieux les personnes dans leurs démarches liées à la Reconnaissance et la Réparation. La mise en œuvre de cette plateforme téléphonique nationale nous permet de nous adapter aux nouveaux usages en proposant une couverture horaire plus étendue et homogène.

Situés à Caen, ce sont des agents de l’ONACVG, confirmés, qui ont exercé leurs fonctions dans les services centraux ou de proximité, qui connaissent la réalité de la cause combattante, qui sont amenés à donner des réponses par téléphone aux ressortissants. Ce dispositif «À votre écoute » s’inscrit dans un programme plus large de numérisation des procédures et d’amélioration de la chaîne de traitement administratif. Cette plateforme téléphonique est complémentaire avec notre maillage territorial.

Nous continuerons, bien entendu, à assurer un accueil physique du public dans nos services départementaux », explique Véronique Peaucelle-Delelis, Directrice Générale de l’ONACVG.

Source : ONACVG / Photo : ONACVG

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Etat-major des armées : Le général Lecointre remplacé prochainement par le général Burkhard

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Etat-major des armées : Le général Lecointre remplacé prochainement par le général Burkhard

CHANGEMENT DE CHEF D’ÉTAT MAJOR DES ARMÉES

En fonction depuis quatre ans, le chef d’état-major des armées, le général François Lecointre, va quitter ses fonctions et être remplacé par l’actuel chef d’état-major de l’armée de Terre, le général Thierry Burkhard juste après le 14 juillet 2021.

C’est par une lettre de démission adressé au chef de l’état que l’actuel CEMA, pour éviter toute collusion avec la politique (l’année prochaine verra les élections présidentielles) a souhaité reprendre sa liberté.

La FNCV souhaite une bonne route aux deux grands chefs.

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Le général Burkhard, un fin connaisseur du terrain à la tête des armées françaises

PORTRAIT – Le chef d’état-major des armées, le général François Lecointre, va quitter ses fonctions, a annoncé ce dimanche l’Elysée. Il sera remplacé par l’actuel chef d’état-major de l’armée de Terre, le général Thierry Burkhard.

« L’armée de Terre doit changer d’échelle et se préparer à des conflits plus durs, de haute intensité »

En novembre dernier, au cours d’un entretien avec l’AFP, Thierry Burkhard avait dépeint sa vision de l’armée et les enjeux qui l’attendent pour les prochaines années. De la théorie à la pratique, il n’y a qu’un pas que le chef d’état-major de l’armée de Terre s’apprête à franchir : le général va succéder en juillet à François Lecointre, chef d’état-major des armées.

L’aboutissement d’une carrière, débutée il y a déjà de longues années. Né le 30 juillet 1964, le saint-cyrien Thierry Burkhard a en effet commencé sa carrière d’officier dans la Légion étrangère, au sein du 2e régiment étranger de parachutistes (2e REP) à Calvi. Il participe à des missions en Guyane, en Irak, en ex-Yougoslavie, au Tchad et au Gabon. Après un passage au 4e régiment étranger à Castelnaudary, il est breveté du Collège interarmées de défense (rebaptisé depuis Ecole de guerre) en 2000.

Le rajeunissement du parc de blindés et de l’artillerie comme défi

De 2002 à 2004, il est en poste à Cayenne, à l’état-major interarmées des forces armées en Guyane (FAG). Il rejoint ensuite l’état-major des armées et devient l’un des adjoints du chef du Centre de préparation et de conduite des opérations (CPCO). Il est ensuite détaché pendant un an en Côte d’Ivoire comme assistant militaire du commandant de la force Licorne.

À partir de 2008, le militaire gravit peu à peu les échelons : il commande durant deux années la 13e demi-brigade de légion étrangère (13e DBLE) à Djibouti. À partir de 2010, il devient porte-parole de l’état-major des armées. En 2013, il rejoint l’équipe du Coordonnateur national du renseignement à l’Elysée, avant de retourner deux ans plus tard au CPCO, dont il prend le commandement en août 2017. Au fil de sa carrière, le général Burkhard a accumulé les honneurs : il est commandeur de la Légion d’honneur, commandeur de l’ordre national du Mérite, décoré de la croix de guerre des théâtres d’opérations extérieures et de la croix de la valeur militaire.

Les défis seront nombreux pour le successeur du général Lecointre. Notamment le rajeunissement du parc de blindés et de l’artillerie, mais aussi notamment de l’aviation, des défenses sol-air, de la guerre informationnelle et des drones. « Cela fait plus de dix ans que l’armée s’est concentrée sur la menace du moment qu’était le terrorisme militarisé », expliquait-il en novembre.

Autre dossier : la mise en œuvre de la réduction de la présence militaire française au Sahel, marquée par la fermeture de bases et une réarticulation de la lutte anti-djihadiste autour d’une « alliance internationale » associant des Européens. Enfin, le général devra répondre aux attentes de ses pairs, notamment après les deux tribunes de militaires qui avaient provoqué il y a quelques semaines une petite tempête politique, n’épargnant aucun parti et poussant la ministre des Armées Florence Parly à intervenir pour rappeler, elle aussi, l’exigence de neutralité du soldat.

Source : LCI.fr – TG / Photo : Sébastien SORIANO – Le Figaro.fr

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Barkhane : Fin de l’opération militaire française antidjihadiste au Sahel !

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Barkhane : Fin de l’opération militaire française antidjihadiste au Sahel !

Emmanuel Macron annonce la fin de l’opération Barkhane au Sahel

5100 soldats français sont aujourd’hui déployés au Sahel pour lutter contre le djihadisme. Le chef de l’Etat a promis une transformation profonde de la présence militaire française, basée sur la coopération internationale.

L’annonce avait fuité quelques dizaines de minutes avant qu’elle ne soit officialisée. Le président français Emmanuel Macron vient d’acter la fin de l’opération antidjihadiste Barkhane, notamment au Mali, théâtre d’un nouveau coup d’Etat. Il s’agit d’une « transformation profonde » de la présence militaire française au Sahel, a précisé le chef de l’Etat lors d’une conférence de presse. Celle-ci devrait être basée sur « une alliance internationale associant les États de la région ». Des consultations seront menées prochainement avec les américains et les européens pour un résultat « d’ici à la fin juin ».

« La France n’a pas vocation à rester éternellement au Sahel »

Ces annonces s’inscrivent dans la volonté politique déjà esquissée par le chef de l’Etat de réduire à moyen terme la présence militaire française dans la zone. Il prône un « changement de modèle », pour « permettre une opération d’appui aux armées des pays qui le souhaitent et la mise en œuvre d’une alliance internationale concentrée sur la lutte contre le terrorisme ». Le détail de ces annonces devrait être dévoilé prochainement, dans le cadre de la coalition pour le Sahel.

« Evidemment la France n’a pas vocation à rester éternellement au Sahel (…). Il est vraisemblable qu’il faille adapter le dispositif Barkhane », déclarait pour sa part peu de temps avant le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, en déplacement à Abidjan, sans plus de précisions. L’engagement militaire français au Sahel était au menu d’une réunion du Conseil de défense mercredi. Paris déploie quelque 5100 soldats contre les djihadistes affiliés au groupe Etat islamique (EI) et à Al-Qaïda, un soutien de taille aux armées affaiblies des Etats du Sahel qui peinent à les combattre seules.

Ag Ghali, objectif numéro un

Mi-février, lors d’un sommet à N’Djamena avec les partenaires du G5 Sahel (Tchad, Mali, Burkina Faso, Niger, Mauritanie), le président français avait repoussé la décision attendue d’entamer le retrait de Barkhane, tout en confirmant une évolution « au-delà de l’été ». Il avait alors promis « une action renforcée » pour « essayer d’aller décapiter les organisations » liées à Al-Qaïda et l’EI. La France a engrangé des succès tangibles contre l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) et les organisations affiliées à Al-Qaïda regroupées au sein du GSIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans), sans enrayer toutefois la spirale djihadiste.

A l’approche de l’élection présidentielle de 2022, cet effort militaire de longue haleine suscite aussi des interrogations croissantes en France, alors que 50 soldats ont été tués au combat depuis 2013. Le chef du GSIM, Iyad Ag Ghaly, responsable de très nombreuses attaques au Burkina, au Mali et au Niger, apparaît désormais comme l’objectif prioritaire de Barkhane. « Clairement, aujourd’hui, c’est Iyad Ag Ghali qui est la priorité numéro une (…). Pour nous c’est la personne qu’il faut absolument réussir à capturer, voire neutraliser si ce n’est pas possible de le capturer, dans les prochains mois », soulignait le commandant des opérations spéciales, le général Eric Vidaud, le 3 juin sur la chaîne France 24.

La situation s’est compliquée ces dernières semaines avec la mort brutale du président Idriss Déby au Tchad, et surtout le deuxième coup d’Etat en neuf mois au Mali, pays central de l’opération Barkhane. Les soubresauts politiques au Mali soulèvent d’autant plus la question de la présence française qu’une partie des dirigeants maliens souhaitent entamer un processus de négociation avec certains groupes djihadistes, une démarche à laquelle Paris est opposée.

Appel aux Européens

La France a déjà annoncé le gel de ses opérations conjointes avec l’armée malienne pour condamner le coup d’Etat et soutient les pressions internationales exercées par la Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) et l’Union africaine pour pousser les autorités maliennes à organiser une transition vers un pouvoir civil et des élections en 2022.

L’opération Barkhane dispose de plusieurs bases au Mali dont certaines pourraient être fermées à moyen terme, selon deux sources. A l’horizon 2023, les effectifs français devraient tourner autour de 2500 personnes selon l’une de ces sources. Deux d’entre elles ont aussi évoqué un éventuel sommet des différents pays européens pour discuter de l’avenir de l’engagement militaire au Sahel. Paris compte sur l’« internationalisation » de l’effort d’accompagnement au combat des forces locales, sous-équipées et sous-entraînées.

Source : Leparisien.fr via AFP / Photo : AFP

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