Ukraine : Une « offensive massive » russe est possible, selon le Quai d’Orsay !

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Ukraine : Une « offensive massive » russe est possible, selon le Quai d’Orsay !

Crise Russie-Ukraine : la France appelle ses ressortissants à quitter le pays

Crise en Ukraine : « Tous les éléments » sont réunis pour une « offensive » Russe, selon Jean-Yves Le Drian

Biden proposera à Poutine une « voie diplomatique » sur l’Ukraine lors d’un appel jeudi

La France recommande ce samedi 19 février à tous ses ressortissants de quitter l’Ukraine et appelle ceux se trouvant dans les zones les plus exposées de l’est du pays à s’en éloigner « sans délai ».

« Les ressortissants français se trouvant dans les oblasts de Kharkiv, Louhansk et Donetsk, formellement déconseillés, et à titre de précaution dans la région de Dnipro, sont appelés à quitter sans délai ces zones », détaille l’alerte, sur le site France diplomatie.

Et d’ajouter : « il est également recommandé à tous les ressortissants français dont le séjour en Ukraine n’a pas de motif impérieux de quitter le pays. Il est par ailleurs conseillé de différer tous les déplacements en Ukraine. »

La Lufthansa suspend ses vols

Dans le même temps, la Lufthansa a indiqué qu’elle allait suspendre ses vols réguliers vers Kiev et Odessa à partir de lundi et jusqu’à la fin du mois de février.

« La sécurité de nos passagers et membres d’équipage est notre priorité première », a souligné le porte-parole en précisant que des vols restaient planifiés samedi et dimanche, pour permettre aux personnes qui le souhaiteraient de quitter le pays. La compagnie continuera à assurer des liaisons avec la ville de Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, a indiqué un porte-parole de la compagnie.

Fermeté et apaisement

Le ministre des Affaires étrangères français Jean-Yves Le Drian a mis en garde son homologue Sergueï Lavrov « contre les conséquences pour la Russie de toute nouvelle atteinte à l’intégrité territoriale de l’Ukraine » avant d’exprimer sa « certitude sur la réponse unie des Européens, et de leurs alliés, à une telle atteinte, sous la forme de sanctions massives ».

« La présidence française du Conseil de l’UE assumera, à ce titre, toutes ses responsabilités », a insisté Jean-Yves Le Drian.

Sur le terrain diplomatique. Emmanuel Macron et Vladimir Poutine doivent avoir un entretien téléphonique dimanche…

Source : Orange.fr avec Media Services / Photo : AFP
Tir de missile balistique durant un entraînement des forces russes en Russie, le 19 février 2022. Photo diffusée par le ministère russe de la Défense / AFP
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Mali : La France doit « retirer sans délai » ses soldats… Réponse ferme de Macron à la junte !

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Mali : La France doit « retirer sans délai » ses soldats… Réponse ferme de Macron à la junte !

Au Mali, la junte au pouvoir demande à la France de retirer ses soldats « sans délai »

Le pouvoir malien n’avait pas encore réagi à l’annonce par Paris d’un retrait échelonné de ses forces déployées au Mali. Le porte-parole du gouvernement malien a qualifié cette décision de « violation flagrante » des accords entre les deux pays.

Une réaction officielle était attendue depuis plus de vingt-quatre heures. La junte au pouvoir à Bamako a demandé à la France, vendredi 18 février, de « retirer sans délai » ses soldats du Mali, au lendemain de l’annonce par Paris et ses partenaires d’un retrait échelonné sur les prochains mois.

Dans un communiqué lu à la télévision nationale, le porte-parole du gouvernement installé par les militaires, le colonel Abdoulaye Maïga, a qualifié l’annonce du désengagement français de « violation flagrante » des accords entre les deux pays. Il a également estimé que les résultats de neuf ans d’engagement français au Mali dans le cadre de l’opération « Serval » puis « Barkhane » n’avaient « pas été satisfaisants ».

Fin de non-recevoir d’Emmanuel Macron

Cette demande de retrait immédiat « sous la supervision des autorités maliennes » de la part des colonels arrivés au pouvoir par la force en août 2020 est un nouveau défi à l’ancien partenaire français, après des mois de montée des tensions.

Le président de la République française, Emmanuel Macron, y a opposé une fin de non-recevoir. « Nous avons annoncé la “réarticulation” du dispositif et il s’appliquera en bon ordre afin d’assurer la sécurité de la mission des Nations unies et de toutes les forces déployées au Mali. Je ne transigerai pas une seconde sur leur sécurité », a averti le chef de l’Etat lors d’une conférence de presse à l’issue du 6e sommet entre l’Union européenne et l’Union africaine à Bruxelles.

« Nous avons annoncé la réarticulation du dispositif et il s’appliquera en bon ordre afin d’assurer la sécurité de la mission des Nations unies et de toutes les forces déployées au Mali. Je ne transigerai pas une seconde sur leur sécurité », a averti le chef de l’Etat lors d’une conférence de presse à l’issue du 6e sommet entre l’UE et l’Union africaine à Bruxelles.

Quelque 2 400 militaires français sont déployés au Mali, soit plus de la moitié des 4 600 engagés au Sahel. Le désengagement de ces hommes, le démantèlement de leurs bases, ainsi que l’évacuation des matériels, dont des centaines de véhicules blindés, représentait déjà en soi un chantier colossal et dangereux. Le président français avait fait savoir jeudi que la fermeture des trois bases – Gao, Ménaka et Gossi – prendrait quatre à six mois.

« Nous ne pouvons pas rester engagés militairement aux côtés d’autorités de fait dont nous ne partageons ni la stratégie ni les objectifs cachés », a expliqué jeudi le président français pour justifier la décision de mettre fin à l’opération « Barkhane ».

Paris et ses partenaires souhaitent toutefois « rester engagés dans la région » du Sahel et « étendre leur soutien aux pays voisins du golfe de Guinée et d’Afrique de l’Ouest », où les djihadistes menacent de se disséminer, selon une déclaration conjointe signée par 25 pays européens, africains et le Canada. La France et les Occidentaux dénoncent, en outre, l’appel fait, selon eux, par les autorités maliennes au groupe de sécurité privée russe Wagner, aux agissements controversés. Les autorités maliennes assurent, de leur côté, ne pas recourir à des mercenaires et parlent de coopération d’Etat à Etat avec la Russie.

Inquiétude pour la Minusma

Jeudi, Emmanuel Macron a fait savoir que le dispositif militaire français se repositionnerait au Niger. Le président de l’Union africaine, le Sénégalais Macky Sall, a, lui, fait part de son inquiétude quant à l’avenir de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (Minusma).

« Va-t-elle pouvoir rester au Mali ? Qui va assurer sa sécurité ? », a demandé M. Sall. « La Minusma est une force de maintien de la paix. Ce sont des casques bleus. Ils n’ont ni le matériel ni le mandat pour faire la guerre. Qui va les protéger ? », a insisté le chef de l’Etat sénégalais.

La Minusma, créée en 2013 lors du déclenchement des insurrections indépendantiste et djihadiste l’année précédente, déploie plus de 12 000 soldats au Mali. C’est la mission la plus meurtrière au monde pour les casques bleus (plus de 150 morts dans des actes hostiles).

Source : LeMonde.fr avec AFP / Photo : AFP
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Barkhane : Les force armées françaises neutralisent 40 djihadistes au Burkina Faso !

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Barkhane : Les force armées françaises neutralisent 40 djihadistes au Burkina Faso !

Attentats au Bénin : l’armée française annonce avoir tué 40 jihadistes au Burkina Faso

Les soldats français de l’opération antijihadiste Barkhane ont éliminé au Burkina Faso quarante jihadistes impliqués dans les récentes attaques dans le nord du Bénin voisin qui ont fait neuf morts, dont un ancien militaire français, a annoncé samedi l’état-major dans un communiqué.

Après trois attaques à la bombe artisanale, mardi et jeudi, qui avaient fait 9 morts dont un Français et 12 blessés dans le nord du Bénin, l’armée française a éliminé au Burkina Faso 40 jihadistes impliqués dans ces attentats, a annoncé samedi 12 février l’état-major dans un communiqué.

La force Barkhane, « alertée par ses partenaires béninois et burkinabè », « a engagé des capacités aériennes de renseignement pour localiser ce groupe armé » responsable des attentats avant d’effectuer jeudi des frappes aériennes dans lesquelles ces jihadistes ont été tués, détaille le communiqué.

« Dans la matinée du 10 février, après avoir localisé et identifié une première colonne de terroristes se déplaçant à moto, en accord et en coordination permanente avec les autorités burkinabè, une première frappe aérienne a été effectuée par un drone Reaper alors que la colonne venait de pénétrer sur le territoire burkinabè », et « une dizaine de terroristes ont été neutralisés », selon l’état-major.

« L’engagement d’une patrouille de chasseurs Mirage 2000 a permis de procéder à trois nouvelles frappes visant des regroupements de terroristes à proximité du lieu de la première frappe », au cours desquelles « plus d’une trentaine de terroristes ont été neutralisés, un pick-up et plus d’une dizaine de motos ont été détruits », ajoute le communiqué.
Ferme intention de Paris de lutter contre la propagation du jihadisme au Sahel

Le Bénin était jusqu’à récemment considéré comme un îlot de stabilité en Afrique de l’Ouest, région où opèrent de nombreux groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l’organisation État islamique (EI). Mais une récente série de raids frontaliers dans les pays situés au sud du Sahel a confirmé les craintes que des groupes jihadistes sévissant au Mali, au Niger et au Burkina Faso cherchent à progresser vers la côte.

La France, qui combat les groupes jihadistes au Sahel depuis neuf ans, pourrait bien annoncer dans les prochains jours le retrait de ses troupes du Mali, alors que la junte au pouvoir à Bamako témoigne d’une hostilité croissante à l’égard de la présence française.

Paris conserve néanmoins la ferme intention de continuer à lutter contre la propagation du jihadisme dans la région. L’état-major français souhaite y renforcer ses activités de coopération et fournir des capacités clés aux état-majors locaux, selon des sources concordantes.

La priorité de la France reste de « poursuivre la lutte contre le terrorisme » aux côtés des pays africains, a souligné mardi le chef d’état-major des armées françaises, le général Thierry Burkhard, lors d’une visite en Côte d’Ivoire.

Source : France24.com via AFP / Photo : DOMINIQUE FAGET / AFP (Archives)

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Ukraine : Echanges infructueux entre présidents sur fond de « provocation » verbale américaine et « escalade » militaire russe !

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Ukraine : Echanges infructueux entre présidents sur fond de « provocation » verbale américaine et « escalade » militaire russe !

Crise en Ukraine : on vous résume en cinq actes le week-end d’escalade entre Russes et Occidentaux

Echanges infructueux entre présidents, manœuvres militaires, appels à quitter l’Ukraine… L’escalade s’est poursuivie et même accélérée depuis vendredi soir dans ce dossier et dans un contexte de menace d’invasion.

Un « parfum de Munich » flotte-t-il dans l’air à propos de l’Ukraine, comme l’a affirmé dimanche 13 février le ministre de la Défense britannique, Ben Wallace ? Personne n’est aujourd’hui capable de dire si la situation est la même qu’au moment de l’accord de 1938 avec l’Allemagne nazie, avant la Seconde Guerre mondiale. Mais les Occidentaux redoutent en tout cas le basculement vers la guerre, au terme d’un week-end d’escalade continue avec la Russie.

Depuis vendredi soir, la situation semble s’accélérer, alors que les Etats-Unis ont affirmé qu’ils craignaient une invasion « imminente » de l’Ukraine et que l’Allemagne a jugé la situation « critique ». Franceinfo revient sur deux jours d’invectives et d’initiatives diplomatiques mises en échec.

Acte 1 : les Etats-Unis s’inquiètent d’une invasion imminente

Les JO de Pékin ont débuté depuis une semaine, vendredi 11 février, lorsque Jake Sullivan prend la parole à la Maison Blanche. Pour le conseiller pour la sécurité nationale de Joe Biden, la traditionnelle trêve olympique n’existe pas dans le dossier ukrainien : l’invasion de l’Ukraine peut « intervenir à tout moment » selon lui, même avant la fin de la compétition, le 20 février. Les Etats-Unis estiment que l’invasion russe commencerait certainement par des bombardements aériens et pourrait inclure « un assaut rapide » contre Kiev.

Acte 2 : Russes et Américains redéploient leurs forces

Après des déclarations alarmistes sur une invasion imminente, Washington s’active pour se préparer au conflit. Les Etats-Unis décident d’envoyer 3 000 soldats supplémentaires en Pologne pour « rassurer les alliés de l’Otan ». Basés à Fort Bragg, en Caroline du Nord, ils avaient été placés en état d’alerte fin janvier à la demande de Joe Biden. Ils devraient arriver sur place « en début de semaine prochaine ». Samedi, en milieu de journée, le Pentagone ordonne le retrait des 160 soldats américains qui entraînaient les forces ukrainiennes pour les « repositionner ailleurs en Europe ».

Dans le même temps, la Russie continue elle aussi de se préparer en vue d’une possible offensive. Samedi, Moscou affirme avoir commencé à réduire sa présence diplomatique en Ukraine face aux « provocations » de la part des autorités ukrainiennes ou de « pays tiers ».

Acte 3 : des échanges diplomatiques dans l’impasse

Face au risque de plus en plus grand de l’éclatement d’un conflit en Ukraine, les sonneries téléphoniques retentissent de plus belle pour tenter de relancer le dialogue. Le premier entretien a lieu samedi midi, heure française, entre Antony Blinken, secrétaire d’Etat américain, et Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères. Ce dernier estime que les déclarations américaines sur une invasion imminente de l’Ukraine sont une « provocation ».

Emmanuel Macron appelle Vladimir Poutine peu avant 14 heures, pour un échange de plus d’une heure et demie. Le président français affirme, à la fin de cet appel, qu’un « dialogue sincère » n’est « pas compatible avec une escalade » militaire, deux jours après une entrevue en tête à tête à Moscou qui n’a rien réglé.

Vers 17 heures, c’est au tour de Joe Biden de s’entretenir par téléphone avec Vladimir Poutine. L’entretien, qui dure un peu plus d’une heure, n’apporte pas non plus de « changement fondamental », selon un responsable américain : Joe Biden avertit son homologue russe des « répercussions sévères et rapides », tandis que le Kremlin évoque vers 20 heures une « hystérie » américaine à « son apogée ». La poursuite « des contacts à tous les niveaux » est l’un des seuls signes positifs de cet appel. Mais alors que cette séquence diplomatique aurait pu amorcer une désescalade, il n’en est rien.

Acte 4 : les Occidentaux appellent la population à la prudence

La voie diplomatique dans l’impasse, les pays occidentaux prennent des mesures en vue d’un possible conflit, à commencer par les messages auprès de leur population. Samedi soir, Paris déconseille aux Français de voyager en Ukraine. En revanche, à ce stade, le gouvernement ne recommande pas à ses ressortissants de quitter le sol ukrainien, contrairement aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, à l’Allemagne, aux Pays-Bas ou à la Belgique.

La compagnie aérienne KLM, du groupe Air France-KLM, annonce qu’elle suspend jusqu’à nouvel ordre ses vols vers l’Ukraine.

Acte 5 : la tension se déporte sur le terrain militaire

Les tensions entre la Russie et les Etats-Unis trouvent également un écho sur le terrain militaire. Dimanche matin, l’armée américaine dément les affirmations de Moscou, selon qui un sous-marin nucléaire américain a été chassé par l’un de ses destroyers samedi matin au large des îles Kouriles, dans les eaux territoriales de la Russie.

Selon le ministère russe de la Défense, le destroyer de la flotte russe du Pacifique Maréchal Chapochnikov a diffusé un message sous-marin ordonnant au submersible de classe Virginia « de faire surface immédiatement ». Face à son refus, des « moyens » non identifiés ont été utilisés, forçant le sous-marin américain à « quitter les eaux territoriales de la Russie à pleine vitesse ». « Il n’y a aucune vérité dans les affirmations russes concernant nos opérations dans leurs eaux territoriales. Nous volons, naviguons et opérons en toute sécurité dans les eaux internationales », précise le capitaine Kyle Raines, porte-parole du Commandement américain pour la région Indo-Pacifique, refusant de commenter l’emplacement précis des sous-marins américains dans la région.

Alors que la Russie a lancé samedi de nouvelles manœuvres navales en mer Noire pour s’exercer à « défendre » la Crimée, la situation est désormais « critique », selon l’Allemagne.

Source : franceinfo.fr avec AFP (c)France Télévisions / Photo : AFP
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Ukraine : Poutine-Macron, à la table de la «désescalade» et des promesses floues…

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Ukraine : Poutine-Macron, à la table de la «désescalade» et des promesses floues…

Crise en Ukraine. Rencontre Poutine-Macron : ce qu’ils se sont dit

Les efforts diplomatiques des Occidentaux pour éviter qu’un conflit n’éclate en Ukraine ont mené Emmanuel Macron sur les terres de Vladimir Poutine. Les deux présidents ont échangé durant plusieurs heures, avant de se livrer à un résumé médiatique fait de promesses floues.

La crise ukrainienne est loin d’être réglée, mais la rencontre, lundi soir à Moscou, entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron a entretenu l’espoir d’une solution à court terme.

Le dialogue entre les deux chefs de l’État a permis d’avancer « un certain nombre d’idées et propositions […] comme base pour de futures avancées », selon la déclaration du président russe, tandis que son homologue français espérait un apaisement dans « les prochains jours » sur la base « des discussions nourries que nous allons mener ensemble ».

Mais derrière ces déclarations d’intention, aucune garantie n’a été donnée par l’homme fort du Kremlin. Ses troupes restent stationnées à la frontière ukrainienne, prêtes à fondre sur Kiev. Un scénario qu’Emmanuel Macron, au nom de l’union Européenne et de l’OTAN, a tenté d’éviter.

La position d’Emmanuel Macron

Premier dirigeant occidental de premier plan à avoir rencontré Vladimir Poutine depuis l’aggravation des tensions en décembre, le président de la République n’a pas cherché à affronter et menacer son homologue russe.

Emmanuel Macron a privilégié la voie du dialogue, présentant, selon la délégation, un « éventail de proposition ».

Celui-ci se résume à un engagement simple de la part des différents acteurs : ne pas prendre de nouvelles initiatives militaires ; ainsi que l’amorce d’un dialogue notamment sur le dispositif militaire russe ou encore des négociations de paix sur le conflit en Ukraine et le début d’un dialogue stratégique.

Emmanuel Macron estime ainsi avoir proposé à Vladimir Poutine de « bâtir des garanties concrètes de sécurité » pour tous les États. « Le président Poutine m’a assuré de sa disponibilité à s’engager dans cette logique et de sa volonté de maintenir la stabilité et l’intégrité territoriale de l’Ukraine », a précisé le président français lors de la conférence de presse commune, avant d’évoquer des « termes de convergence » entre la Russie et la France.

Une annonce toutefois dénuée de précisions, mais suivie d’un récapitulatif des objectifs de sa visite à Moscou : « La stabilité militaire à court terme, que le dialogue qui a été noué entre Russie, États-Unis, Européens se poursuive pour bâtir des solutions avec l’objectif de la sécurité de tous ». Et d’ajouter pour apaiser son interlocuteur : « Il n’y a pas de sécurité pour les Européens s’il n’y a pas de sécurité pour la Russie ».

Emmanuel Macron a tout de même précisé que les Européens ont « les mêmes craintes » de sécurité que celles mentionnées par la Russie. Et « le sentiment que des accords ont été violés » avec le déploiement de troupes russes. « Il faut rebâtir ces solutions concrètes ensemble, car nous vivons de part et d’autre de frontières communes ».

Le président français a promis d’« intensifier les contacts » avec l’ensemble de ses partenaires pour « bâtir des solutions nouvelles ».

« Nous avons esquissé quelques pistes dans notre tête-à-tête », a-t-il poursuivi. « Nous nous reparlerons dans quelques jours » et « je suis sûr que nous arriverons à un résultat. Il n’est pas aisé mais j’en suis sûr », a-t-il conclu.

La conférence de presse a cependant mis en relief des divergences profondes entre les deux hommes, illustrées par un ton tendu en fin de session. « Qui croit à l’Europe doit savoir travailler avec la Russie. Est-ce chose aisée ? Non. Est-ce qu’il y a une part d’ingratitude ? Oui. Est-ce qu’il convient de l’abandonner ? Non […] Nous avons des désaccords, nous les assumons », a plaidé Emmanuel Macron.

« L’Ukraine est un pays aux frontières autour desquelles il y a 125 000 soldats russes. Ça rend nerveux », a-t-il ajouté, « Nous sommes à un niveau d’incandescence que l’Europe a rarement connu […] Nous allons essayer d’enclencher un processus nouveau ».

La présidence française a assuré après la conférence de presse que les deux dirigeants avaient eu plusieurs points d’accord… qu’ils n’ont pas évoqués.

Moscou a notamment accepté, selon Paris, de retirer ses soldats au terme des manœuvres Zapad au Bélarus.

Ce mardi, Emmanuel Macron se rend à Kiev pour rencontrer Volodymyr Zelensky, puis il se déplacera à Berlin pour y faire le point en compagnie du chancelier Olaf Scholz. Ce dernier rentrera tout juste de Washington et sera à son tour les 14 et 15 février à Moscou et Kiev.

La réponse de Vladimir Poutine

L’homme fort du Kremlin s’est montré conciliant avec Emmanuel Macron, mais sans offrir la moindre garantie de non-agression de l’Ukraine. Vladimir Poutine n’a pas dévié de son discours habituel : son voisin est responsable de l’escalade en raison de ses provocations. « Kiev rejette toujours toutes les opportunités d’un rétablissement pacifique de son intégrité territoriale », a-t-il regretté.

Le président russe a dénoncé le refus occidental de lui céder sur la fin de la politique d’élargissement de l’Otan et le retrait de ses moyens militaires d’Europe de l’Est, tout en niant menacer l’Ukraine. « Dire que la Russie se comporte de manière agressive est illogique », a-t-il dit, « ce n’est pas nous qui nous dirigeons vers les frontières de l’Otan ».

Et de poursuivre en critiquant le rôle de l’Organisation : « On essaye de nous calmer avec des assurances comme quoi l’Otan est une organisation pacifique et de défense », avant de citer « l’Irak, la Libye, Belgrade » en contre-exemples.

« Nous ferons tout pour trouver des compromis qui pourront satisfaire tout le monde », a cependant tenté de rassurer le maître du Kremlin, assurant que ni lui ni M. Macron ne veulent d’une guerre Russie-Otan qui « n’aurait pas de vainqueur ».

Vladimir Poutine s’est également dit prêt à se pencher sur les propositions du président français Emmanuel Macron pour désamorcer la crise autour de l’Ukraine. « Certaines des idées » du président français pourraient « jeter les bases d’avancées communes », a-t-il indiqué avant de le remercier à plusieurs reprises.

Il n’a en revanche dit mot de ses projets concernant les dizaines de milliers de soldats russes campant toujours aux frontières de l’Ukraine et qui laissent craindre une invasion. Poutine s’est même permis une boutade à l’adresse du président ukrainien, qui s’est montré critique à l’égard d’éléments du plan de paix négocié en 2015 entre Kiev et Moscou via une médiation franco-allemande. « Que ça te plaise ou non, ma jolie, faudra supporter ».

À l’issue de leur conférence de presse commune, Vladimir Poutine a conclu qu’il reparlerait au chef de l’État français après son déplacement mardi à Kiev où il verra son homologue Volodymyr Zelensky pour discuter des mêmes sujets.

Source : Ouest-France, Stéphane CUGNIER avec AFP / Photo : AFP
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