Irak : Décès du sergent Baptiste Gauchot, militaire français mort en opération

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Irak : Décès du sergent Baptiste Gauchot, militaire français mort en opération

Décès d’un militaire français en Irak de l’opération Charmal

Vendredi 18 août 2023, le sergent Baptiste GAUCHOT du 19e régiment de génie, engagé dans une mission de formation au profit des forces irakiennes, a perdu la vie dans un accident de la route.

En fin d’après-midi, le sergent Gauchot accompagné d’un second militaire, a été très grièvement blessé lors d’une sortie de route de son véhicule. Malgré une prise en charge rapide et alors qu’il était opéré d’urgence à l’hôpital d’Erbil, il a succombé à ses blessures. Son camarade, gravement blessé, est pris en charge dans un hôpital militaire à Bagdad.

Le sergent GAUCHOT militaire mort en opération

Issu du 19e régiment du génie, le sergent Baptiste GAUCHOT était déployé en opération extérieure depuis le 21 mai 2023 au sein de l’opération Chammal et contribuait à la formation de nos partenaires irakiens dans les domaines de combat d’infanterie et du secourisme au combat.

Le chef d’état-major des armées, le général d’armée Thierry Burkhard, s’incline avec une profonde tristesse devant la mémoire de ce militaire mort en opération dans l’accomplissement de sa mission. Ses pensées accompagnent sa famille, ses frères d’armes, ainsi que tous ses proches.

Source : Centre media du ministère des Armées – DICoD / Photo :
~ FNCV, Actualité et revue de presse ~

Voir aussi : Sources et références…
https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/gendinfo/actualites/2023/deces-d-un-militaire-francais-du-19e-regiment-du-genie-en-mission-en-irak
https://dicod.hosting.augure.com/Augure_Dicod/default.ashx?WCI=EmailViewer&id={cde17d2e-cd9f-4cc2-bc5c-01dda4b9e366}
https://www.midilibre.fr/2023/08/19/mort-du-sergent-baptiste-gauchot-le-militaire-francais-est-decede-dans-un-accident-en-irak-11403793.php
https://www.lefigaro.fr/international/irak-deces-d-un-militaire-francais-20230818

 

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Coup d’Etat au Niger : « La France n’est plus la bienvenue… » après dix ans de lutte anti-terroriste au Sahel !

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Coup d’Etat au Niger : « La France n’est plus la bienvenue… » après dix ans de lutte anti-terroriste au Sahel !

Coup d’Etat au Niger : après dix ans de lutte contre le terrorisme au Sahel, « la France n’est plus la bienvenue pour une partie de la population »

L’armée française est de plus en plus critiquée par les populations sahéliennes. Au Niger, les putschistes dénoncent les accords militaires conclus avec la France, qui s’embourbe dans sa lutte contre le terrorisme.

Un air de déjà-vu. Après le Mali en 2020 et 2021 et le Burkina Faso en 2022, le Niger est le troisième Etat du Sahel renversé par des militaires en trois ans. Pour rétablir l’ordre, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a ordonné, jeudi 10 août, le déploiement d’une « force en attente ». Ce à quoi des milliers de personnes ont répondu vendredi en manifestant dans les environs de la base militaire française de Niamey, la capitale. Dans les cortèges s’élèvent des voix pro-junte, mais aussi anti-France. Parmi les revendications portées : le départ des 1 500 militaires français déployés sur le sol nigérien.

Poussée vers la sortie par les juntes au pouvoir, l’armée française a quitté le Mali en 2022, puis le Burkina Faso en février, après neuf ans de lutte contre le terrorisme dans le cadre des opérations Barkhane et Sabre. Mais elle reste implantée au Sahel, avec 2 500 hommes répartis entre le Tchad et le Niger. « La France continue de vouloir être présente militairement au Niger, alors qu’elle n’est plus la bienvenue pour une partie de la population », avance Rémi Carayol, journaliste indépendant, auteur de l’ouvrage Le Mirage sahélien : La France en guerre en Afrique. Serval, Barkhane et après ? (éd. La Découverte, 2023).

L’échec de l’action française pour enrayer le terrorisme

La France n’a pas toujours été persona non grata au Sahel. L’opération Serval, lancée au Mali en 2013 à la demande de Bamako, est, à l’époque, applaudie. L’armée française parvient à freiner l’avancée des groupes terroristes vers le sud du pays et, en février 2013, le président François Hollande est accueilli à Tombouctou en libérateur. « Le gros problème, c’est que l’exécutif français a décidé, en 2014, de prolonger son intervention et de l’étendre à quatre autres pays [Burkina Faso, Niger, Tchad et Mauritanie] », rappelle Rémi Carayol.

Objectif : poursuivre la stabilisation du Sahel face à la menace terroriste. L’opération Serval devient Barkhane, environ 3 000 soldats français sont déployés. « C’est un échec militaire : depuis dix ans, les groupes terroristes gagnent du terrain », explique le journaliste. L’ONG Armed Conflict Location and Event Data Project, qui recueille les données sur les conflits, montre que, rien qu’au Niger, « la croissance de l’activité jihadiste a été continue depuis 2018, avec une année record de violence en 2021 mesurée en nombre de morts ».

« Les objectifs fixés étaient trop ambitieux pour une force militaire de quelques milliers d’hommes [5 000 à son maximum] face à l’étendue de la région. Le Mali à lui seul fait deux fois la taille de la France », pointe Djenabou Cisse, chargée de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), spécialiste des questions de sécurité en Afrique. D’autant que « la menace terroriste est surtout alimentée par le manque de gouvernance et la mauvaise situation socio-économique des Etats », poursuit-elle.

« La solution militaire n’est qu’un pansement. Elle ne permet pas de résorber une menace causée par des faiblesses étatiques structurelles. »
Djenabou Cisse, chargée de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique

En 2022, le Mali, le Niger et le Burkina Faso faisaient partie des cinq pays au plus faible indice de développement humain, qui évalue la qualité de vie des habitants, selon l’Organisation des Nations unies (PDF). Or, les régions marquées par la précarité sont des terreaux propices à l’installation des groupes terroristes. « Dans certaines zones où les jihadistes se déploient, l’Etat est considéré comme au mieux absent, au pire oppresseur, rapporte Rémi Carayol. Les systèmes scolaire et médical sont défaillants, les populations ne se sentent pas en sécurité face à la criminalité… En s’implantant, les jihadistes proposent une alternative et ramènent l’ordre. Ils gagnent des partisans. »

« La France continue des actions perçues comme néocoloniales »

Les populations pointent aussi du doigt l’inefficacité de l’armée française. « Les gens ne comprennent pas comment une force militaire présentée comme si puissante ne parvient pas à battre des groupes connus pour leur manque de moyens », insiste Rémi Carayol. Avant que les soldats français quittent le Burkina Faso, « nous voyions des gros camions traverser nos rues, du matériel militaire digne de la Seconde Guerre mondiale. Malgré cela, on continuait de s’enliser dans la crise », témoignait début août Yssoufou Niamba, activiste panafricaniste, auprès de franceinfo.

« La France est devenue le visage de la lutte antiterroriste dans la région, et par conséquent le principal bouc émissaire face à la persistance de la menace. »
Djenabou Cisse, chargée de recherche à la FRS

De là est née une méfiance envers la France, accusée de n’être présente que pour les ressources minières de la région, comme l’uranium au Niger, exploité par la multinationale française Orano (ex-Areva) détenue par l’Etat. « Il y a cette idée que la France manipule un peu ces nouvelles démocraties pour ses propres besoins », souligne Jean-Hervé Jézéquel, analyste et directeur du projet Sahel à l’ONG International Crisis Group. Pour une partie de la population, le gouvernement français placerait aussi les dirigeants qui l’arrangent, comme Ibrahim Boubacar Keïta au Mali (mort début 2022). Elu en 2013, avant d’être renversé par la junte en 2020, il était proche de François Hollande. « Aux yeux des nouvelles générations, la France n’est que l’amie d’élites considérées comme corrompues », explique Djenabou Cisse.

Outre des intérêts économiques, « Paris se sert surtout de son influence en Afrique pour peser auprès de la communauté internationale, notamment au Conseil de sécurité des Nations unies. Le jour où elle n’a plus de présence militaire, elle perd ce pouvoir », défend Rémi Carayol.

Une influence d’autant plus rejetée que la France est une ancienne puissance coloniale. « On a déployé des soldats dans une région où on a été colons pendant des années. Paris n’a pas mesuré l’importance que ça a eue sur ceux qui l’ont vécu », poursuit Jean-Hervé Jézéquel. Car même après avoir obtenu leur indépendance dans les années 1960, des Etats africains ont gardé des liens très forts avec l’Hexagone, pendant l’ère Françafrique. « La France a certes mis fin à la colonisation, mais continue des actions perçues comme néocoloniales : elle dispose d’une base aérienne à Niamey, la monnaie principale reste le franc CFA, les élites sont proches des gouvernements français… » rappelle Djenabou Cisse.

Son attitude peut même sembler paternaliste, comme lorsqu’Emmanuel Macron avait convié les dirigeants du Sahel à Pau, en 2020. Il leur avait demandé de « clarifier » leur position sur la présence militaire française au Sahel, dans un contexte de montée du sentiment anti-Français. Une invitation perçue plutôt comme une convocation par les chefs d’Etat, « comme une réaction arrogante et profondément paternaliste de la France exigeant des présidents sahéliens une sorte d’allégeance à son endroit », selon l’ONG Oxfam.

Au Niger, la junte n’hésite pas à alimenter ce sentiment anti-France, « ce qui lui permet de se créer une base de soutien très forte en très peu de temps », affirme Jean-Hervé Jézéquel. Elle a par exemple, mercredi, accusé Paris d’avoir violé la fermeture de l’espace aérien nigérien et « libéré des terroristes ». Le Quai d’Orsay a démenti ces assertions dans un communiqué, dénonçant « une nouvelle tentative de diversion, au moment où la Cédéao multiplie les efforts de médiation afin de restaurer l’ordre constitutionnel au Niger ». Depuis cette déclaration, l’alliance régionale a annoncé mettre à exécution sa menace d’intervention militaire au Niger, décision soutenue par la France.

Une animosité des forces locales vis-à-vis des soldats français

« Aujourd’hui le Niger, hier le Mali, la Centrafrique, le Burkina Faso ont rejeté la France, les forces françaises, les entreprises françaises », ont dénoncé lundi dans Le Figaro 94 parlementaires de plusieurs bords politiques, qualifiant l’opération Barkhane d' »échec ». Ce à quoi le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a répondu dans une série de tweets : « Notre armée n’a eu de cesse de faire reculer les groupes terroristes au Sahel, sauvant des milliers de vies sur place et protégeant celles des Français des menaces d’attentats sur notre sol. », Il concède néanmoins qu' »il y a bien entendu des leçons politiques à en tirer ». Contacté pour tirer le bilan des opérations françaises au Sahel, le ministère des Armées n’a pour l’heure pas répondu à nos questions.

Ces leçons, la France tente déjà de les appliquer au Niger, présenté comme le « laboratoire » du nouveau dispositif militaire français en Afrique. Avant, « elle menait sa propre guerre en parallèle de ce que faisaient les forces armées maliennes », précise le directeur de Global Programs, Michael Shurkin, spécialiste des questions de sécurité, à l’AFP. Désormais, l’armée tricolore travaille en soutien des troupes locales. « Nous ne devons pas agir à la place de ces Etats », avait averti Sébastien Lecornu en juin. « Le commandement est nigérien, maître du terrain et des besoins. On ne peut que s’en féliciter, a assuré l’ex-ministre de la Défense nigérien, Kalla Moutari, à l’AFP. Les Français nous apportent la formation militaire, du matériel, du renseignement et des moyens aériens qui nous manquent. »

Malgré cette nouvelle approche, sur le terrain, les observateurs constatent du ressentiment au sein des forces locales. « L’armée française subit moins de pertes que celle nigérienne, en partie, car elle est plus efficace et mieux équipée. Envoyés en première ligne par leurs gouvernants, sous-équipés, les locaux ont parfois l’impression de servir de chair à canon », assure Djenabou Cisse. Selon le site du ministère des Armées qui recense les militaires morts au combat, un Français a perdu la vie au Niger dans le cadre de l’opération Barkhane. A contrario, les troupes locales multiplient les pertes. A défaut d’avoir un bilan global officiel, en seulement deux attaques jihadistes, 89 soldats sont morts en janvier 2020 et 17 en février 2023.

Tous les signaux sont au rouge pour l’armée française. Le retrait de ses troupes du Niger n’est, pour l’heure, pas au programme, a annoncé l’état-major. Mais si le coup d’Etat est entériné, « elle n’aura pas d’autre choix que de quitter le sol nigérien, garantit Djenabou Cisse. Impossible qu’elle opère sous le commandement de la junte », qui a dénoncé avec vigueur les accords militaires conclus avec la France.

Pour François Gaulme, chercheur à l’Institut français des relations internationales (Ifri), son retrait du Niger signerait la fin de la lutte contre le jihadisme au Sahel, car Niamey « est lié stratégiquement et structurellement au Mali », explique-t-il à l’AFP. Depuis que l’armée a déserté le sol malien, elle combat à l’ouest du Niger le jihadisme du Mali ; et à l’Est, le groupe terrorriste Boko Haram, très présent au Nigeria et au Tchad. « On essaie de lutter sur deux fronts. Sans le Niger, cela semble compromis », conclut François Gaulme.

Source : Zoé Aucaigne, francetvinfo.fr / Photo : AFP
~ FNCV, Actualité et revue de presse ~

Voir aussi : Sources et références…
https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/niger/coup-d-etat-au-niger-apres-dix-ans-de-lutte-contre-le-terrorisme-au-sahel-la-france-n-est-plus-la-bienvenue-pour-une-partie-de-la-population_5994620.html
https://www.lexpress.fr/monde/apres-le-coup-detat-au-niger-le-futur-incertain-de-laide-internationale-dans-le-sahel-YCYMB7NJFJBV7CVEZGH2PBSWCI/
https://www.lepoint.fr/afrique/coup-d-etat-au-niger-des-pays-voisins-denoncent-les-provocations-militaires-15-08-2023-2531626_3826.php
https://www.lindependant.fr/2023/08/16/coup-detat-au-niger-17-militaires-tues-dans-une-embuscade-11398547.php

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Taïwan : Réaction de la Chine suite à la visite du vice-président taïwanais aux Etats-Unis

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Taïwan : Réaction de la Chine suite à la visite du vice-président taïwanais aux Etats-Unis

La Chine promet « des mesures fermes et énergiques » en réponse à la visite du vice-président taïwanais aux Etats-Unis

William Lai est arrivé à New York, samedi, où il ne doit officiellement que « transiter » avant de rejoindre le Paraguay. Mais Pékin est opposé à toute rencontre entre des officiels de Taipei et des gouvernements étrangers.

La Chine ne pouvait pas rester sans réaction face à la visite aux Etats-Unis de William Lai, le vice-président de Taïwan, territoire insulaire revendiqué par Pékin. « La Chine suit de près l’évolution de la situation et prendra des mesures fermes et énergiques pour sauvegarder sa souveraineté et son intégrité territoriale », a fait savoir dans un communiqué, dimanche 13 août, un porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois.

La Chine estime que Taïwan est l’une de ses provinces, qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise, en 1949. Elle dit privilégier une « réunification pacifique » avec le territoire, aujourd’hui gouverné par un système démocratique, mais elle n’a jamais renoncé à employer la force militaire pour y parvenir.

Officiellement, selon Taïwan, William Lai doit simplement « transiter » par les Etats-Unis – comme l’avait fait la présidente taïwanaise, Tsai Ing-wen, au début d’avril – avant de se rendre au Paraguay pour assister à l’entrée en fonction du nouveau président, Santiago Peña. Le Paraguay est l’un des derniers pays à reconnaître officiellement Taipei.

William Lai a publié, dimanche sur X (nouveau nom de Twitter), un message, où il apparaît en photo, dans lequel il dit être arrivé à New York. La présidence taïwanaise a diffusé une vidéo de M. Lai arrivant dans un hôtel de la ville, accueilli par des personnes agitant des drapeaux généralement utilisés par des partisans de l’indépendance de Taïwan, ainsi que des drapeaux américains et taïwanais.

Au retour du Paraguay, M. Lai doit faire étape à San Francisco. Il a fait savoir dimanche, sur X, qu’il prévoyait de rencontrer lors de son étape californienne la présidente de l’Institut américain à Taïwan, Laura Rosenberger.

« Connivence »

La Chine est mécontente du rapprochement depuis ces dernières années des autorités taïwanaises avec certains pays occidentaux, notamment les Etats-Unis, y voyant une menace à son intégrité territoriale, car ces rencontres apportent une forme de légitimité aux autorités taïwanaises.

La Chine s’oppose à tout contact officiel entre les Etats-Unis et Taïwan

« La Chine s’oppose fermement à toute forme de contact officiel entre les Etats-Unis et Taïwan et s’oppose fermement au fait que des séparatistes militant pour l’indépendance de Taïwan puissent se rendre aux Etats-Unis », a affirmé le ministère des affaires étrangères chinois. « Washington et Taipei, de connivence, autorisent William Lai à exercer des activités politiques aux Etats-Unis sous le prétexte d’un transit », ce qui « porte gravement atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Chine », a-t-il souligné.

William Lai est candidat à la succession de l’actuelle présidente, Tsai Ing-wen. Issus tous les deux d’un parti qui milite traditionnellement pour l’indépendance, ils sont à ce titre régulièrement vilipendés par Pékin.

L’armée chinoise avait organisé en avril des manœuvres de trois jours autour de l’île, en réaction à une rencontre aux Etats-Unis entre le président de la Chambre des représentants américaine, le républicain Kevin McCarthy, et Mme Tsai.

Source : LeMonde.fr avec AFP / Photo : TAIWAN PRESIDENTIAL OFFICE / REUTERS
« Le vice-président taïwanais, William Lai, à son arrivée à l’hôtel, à New York, le 12 août 2023. »
~ FNCV, Actualité et revue de presse ~

Voir aussi : Sources et références…
https://www.lemonde.fr/international/article/2023/08/13/la-chine-promet-des-mesures-fermes-et-energiques-en-reponse-a-la-visite-du-vice-president-taiwanais-aux-etats-unis_6185280_3210.html
https://www.lefigaro.fr/international/vice-president-taiwanais-aux-etats-unis-la-chine-promet-des-mesures-fermes-20230813
https://www.lexpress.fr/monde/amerique/taiwan-etats-unis-cette-nouvelle-visite-qui-ne-passe-pas-en-chine-6TQG2V2A35C5XNVHHQOW6IMSFU/
https://www.francetvinfo.fr/monde/chine/la-chine-promet-des-mesures-fermes-apres-la-visite-d-un-representant-taiwanais-aux-etats-unis_6004502.html

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Sébastien Lecornu : « Un foyer terroriste majeur » au bord de la Méditerranée !

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Sébastien Lecornu : « Un foyer terroriste majeur » au bord de la Méditerranée !

« Un foyer terroriste majeur à un jet de pierre de la Méditerranée »: entretien avec le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, avant sa venue dans le Var ce lundi

Sébastien Lecornu, ministre des Armées, sera dans le Var lundi. Il rappelle que la menace terroriste aux portes de l’Europe n’a pas disparu.
À la veille de sa venue dans le Var, Sébastien Lecornu, ministre des Armées depuis près de quinze mois, nous a accordé une interview. Commémorations du Débarquement de Provence, situation au Niger, loi de programmation militaire et ses conséquences pour le Var… Le ministre n’a éludé aucune question d’actualité.

Votre présence au Rayol-Canadel pour le 79e anniversaire du Débarquement de Provence marquera le coup d’envoi du 80e. Pouvez-vous nous dire à quoi ressembleront ces commémorations dans un an?

Petit-fils de Résistant et élu normand, j’ai une sensibilité toute particulière pour les commémorations. Nous commençons, avec Patricia Mirallès, secrétaire d’État en charge des Anciens combattants, à en préparer le programme. Le président de la République suit ces préparations et s’y implique personnellement. Nous veillerons à couvrir l’intégralité des événements de la Libération, avec la part de mémoire qui revient pour toutes les personnes tombées ou blessées au combat pour préserver notre liberté. Le Débarquement de Provence est un moment très important. En me rendant lundi à la nécropole du Rayol-Canadel, entretenue par le ministère des Armées avec la mairie, je souhaite lancer le cycle des cérémonies de commémorations qui vont se décliner l’année prochaine. Ce 80e anniversaire marque un tournant. La disparition de vétérans qui ont connu cette période – avec les obsèques récentes de Pierre Velsch et d’Henri Fabre – nous oblige à faire cette passation de mémoire. C’est pourquoi il sera marqué par la mobilisation des scolaires et de la jeunesse.

Par le passé, plusieurs revues navales ont été organisées le 15 août. L’occasion d’inviter les vétérans africains s’étant battus pour la libération de la France et les chefs d’État des anciennes colonies françaises. Est-ce encore envisageable alors que la France est indésirable au Mali, au Burkina Faso, au Niger?

L’adjectif « indésirable » est très discutable! Il ne faut pas se laisser instrumentaliser par le narratif déployé par nos compétiteurs sur les réseaux sociaux ou par quelques manifestations organisées ici ou là devant les ambassades françaises. Le sujet mémoriel transcende tout cela. C’est pour cette raison que notre ancien ambassadeur de France à Washington, Philippe Étienne, a été nommé à la tête du groupement qui organisera tout le cycle commémoratif pour l’année prochaine. Il y a un enjeu de mobilisation internationale avec les différents partenaires. Ces commémorations seront également un temps de rassemblement, non seulement avec les chefs d’État, mais aussi avec les différentes communautés d’anciens combattants. Les récents conflits ont réuni sous la même bannière, notamment dans la lutte contre le terrorisme, les armées françaises et de nombreuses armées africaines. Ces commémorations seront un moment de retrouvailles internationales et personne ne pourra gâcher cela.

Revenons sur l’intervention militaire française au Sahel: sans remettre en question les succès militaires contre les groupes djihadistes, force est de constater que la France perd chaque jour de son influence en Afrique. Quel est votre sentiment à ce sujet?

Vous avez raison de rappeler le succès militaire de notre armée. Sur la perte d’influence, je ne partage pas ce constat. La réalité est que la France est particulièrement influente en Afrique. Et elle est très exposée justement parce qu’elle est influente. Et parce qu’elle est très exposée, elle fait l’objet de manœuvres de déstabilisation. Il ne faut pas s’y tromper. Lorsque la junte a fait un coup d’État au Mali, elle a cessé de lutter contre le terrorisme. Aujourd’hui, 40% du territoire malien est livré à des groupes armés terroristes qui menacent de reconstituer une forme de califat. La situation est fragile aussi au Burkina Faso. Le sujet n’est donc pas uniquement un sujet d’influence, mais bien de sécurité collective. On ne peut pas ne pas voir qu’un foyer terroriste majeur est à nouveau à un jet de pierre des rives de la Méditerranée. J’invite donc au sang-froid. N’oublions pas que les vraies victimes de ce qui se passe aujourd’hui sont, avant tout, les populations des États africains concernés.

Redoutez-vous une intervention armée de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest au Niger?

Non. Nous soutenons les actions de la Cédéao, dont l’objectif final recherché est le rétablissement de l’ordre constitutionnel au Niger et le retour du Président Bazoum. La France affirme donc son plein soutien à l’ensemble des conclusions du sommet de la Cédéao qui a eu lieu jeudi.

Dans ce contexte, la situation des forces françaises à Niamey ne doit pas être très confortable…

Nos militaires sont habitués aux situations compliquées. Ils savent ce qu’ils font au Sahel et quel est le sens de la mission. Il est important de le rappeler: nous sommes présents au Niger car nous sommes engagés dans la lutte contre le terrorisme, à la demande des autorités légitimes nigériennes: c’est le cœur de la mission! La guerre en Ukraine rend myope une partie des observateurs occidentaux: on ne parle plus du tout de lutte contre le terrorisme dans notre débat public. Y compris au Parlement lors des discussions de notre loi de programmation militaire (LPM).

De l’Afrique à l’Europe de l’Est, il n’y a qu’un pas. La France continue-t-elle à livrer des armes à l’Ukraine?

La France continue évidemment d’apporter son soutien à l’Ukraine. Sur différents segments, tout particulièrement sur la composante terrestre, qui permet actuellement à l’Ukraine de mener sa contre-offensive. C’est vrai évidemment en matière d’artillerie, avec les canons Caesar. C’est vrai également en matière de blindés légers, avec les AMX-10 RC et les VAB. Mais c’est aussi vrai en matière de munitions, parce que cette contre-offensive en consomme des quantités importantes. Pour donner un exemple: chaque mois, nous livrons aux Ukrainiens une dotation d’obus de 155 mm. Nous sommes également très présents sur la dimension sol-air qui permet à la fois de protéger les infrastructures civiles – car les Russes ont repris les frappes en profondeur – et le champ de bataille, avec la livraison d’une batterie franco-italienne SAMP/T, ou encore avec notre livraison de [missiles] Mistral et Crotale. Enfin, nous formons toujours des soldats ukrainiens. La contre-offensive ukrainienne nécessite en effet une nouvelle génération de soldats, qui ont besoin d’être formés. Dès le mois d’août, nous avons atteint l’objectif que nous nous étions fixé pour l’année avec la formation de 6.000 soldats ukrainiens, répartis entre la France et la Pologne.

Un mot sur la décision de la Roumanie de renoncer à acheter quatre corvettes Gowind, un contrat à 1,2 milliard d’euros?

La Roumanie ne renonce pas à acheter français: elle renonce à acheter tout court. Alors que la Roumanie aurait pu faire le choix de l’industrie des Pays-Bas sur ces équipements, le ministère roumain de la Défense a décidé de suspendre complètement le marché. Mais d’autres discussions sont en cours avec la Roumanie sur d’autres segments, que ce soit naval ou terrestre.

Début août, plusieurs revues scientifiques ont appelé les « États dotés » à détruire leurs arsenaux nucléaires. Une réaction?

J’y vois une démarche pacifiste et un vœu formulé. La réalité et l’histoire nous poussent toutefois à voir que la dissuasion nucléaire nous a protégés et protège toujours nos intérêts vitaux. C’est une réalité. Et parce que nous sommes « une puissance dotée », les menaces directes qui pèsent sur la France sont prioritairement d’une autre nature: terrorisme, attaques hybrides, chantage énergétique, chantage aux matières premières agricoles, et bien entendu les attaques cyber… Je reste un militant du gaullisme militaire, et donc je suis un défenseur de la dissuasion nucléaire. Je l’ai d’ailleurs noté pendant les débats sur la loi de programmation militaire: les formations politiques qui remettent en cause la dissuasion finissent par nous donner acte de son utilité. Nous devons donc continuer à la défendre. Pour les lecteurs de Var-matin et Nice-Matin, je souligne que la FANu, force aéronavale nucléaire mise en œuvre à partir du porte-avions Charles-de-Gaulle, contribue à cette dissuasion.

Vous avez défendu la loi de programmation militaire devant l’Assemblée nationale, puis le Sénat. Sur ces 413 milliards d’euros, combien profiteront au Var, département le plus militarisé de France?

Toutes les modernisations de la Marine ou de l’armée de Terre vont évidemment bénéficier à l’ensemble des unités du Var. Les unités de l’armée de Terre du département vont voir les livraisons de nouveaux canons Caesar, de véhicules blindés Griffon et Jaguar, ainsi que la rénovation à mi-vie du char Leclerc. La base navale de Toulon, quant à elle, connaîtra de nombreuses évolutions avec le remplacement des sous-marins nucléaires d’attaque – l’un des gros éléments de la LPM -, les arrivées d’une première frégate de défense et d’intervention, de patrouilleurs, des bâtiments de guerre des mines… En résumé, sur le volet capacitaire, il n’y a pas une unité militaire dans le Var qui ne connaîtra pas de modernisation. Enfin, sur le volet des infrastructures, sur les cinq prochaines années, 2,6 milliards d’euros vont être investis dans le département, que ce soit pour financer les petites rénovations des régiments de l’armée de Terre, ou les plus lourds travaux de la base navale toulonnaise. Sans oublier des logements neufs ou rénovés pour nos militaires.

Pouvez-vous nous confirmer la construction d’un nouveau bassin à Toulon pour l’entretien du porte-avions de nouvelle génération (PANg)?

J’aurai l’occasion d’y revenir avec une communication spécifique à la fin du mois, à l’occasion de la prise de commandement du nouveau chef d’état-major de la Marine, à laquelle je me rendrai à Toulon fin août.

Au mois de juillet, le Sénat a obtenu une accélération de la trajectoire budgétaire. La France en a-t-elle les moyens? Vous préparez-vous à des arbitrages difficiles avec vos collègues d’autres ministères?

Les sénateurs ont surtout souscrit à l’objectif fixé par le président de la République. Sous son impulsion, à travers les deux lois de programmation votées en 2018 puis 2023, le budget des armées aura plus que doublé. Les sénateurs ont aussi constaté la solidité de nos engagements: depuis 2017, la trajectoire budgétaire des armées a été respectée à l’euro près. Par le passé, certains ont pu faire de l’affichage… Ce n’est pas le cas du gouvernement actuel. Nous tenons parole. Cette LPM, avec la somme historique de 413 milliards d’euros, est sanctuarisée. Ce qui veut dire que l’ensemble des équilibres budgétaires du pays ont été bâtis avec cette copie. Le réarmement et la modernisation de nos armées resteront comme un des grands éléments du bilan des deux quinquennats d’Emmanuel Macron.

Source : nicematin.com / Photo : LUDOVIC MARIN / POOL / AFP
~ FNCV, Actualité et revue de presse ~

Voir aussi : Sources et références…
https://www.nicematin.com/defense/-un-foyer-terroriste-majeur-a-un-jet-de-pierre-de-la-mediterranee–866522
https://dicod.hosting.augure.com/Augure_Dicod/default.ashx?WCI=EmailViewer&id={d57e8334-7c8d-4ef7-8fa9-85ebf5c24e69}
https://www.francebleu.fr/infos/international/sahel-trois-questions-pour-comprendre-les-enjeux-du-coup-d-etat-au-niger-9567254
https://www.euractiv.fr/section/afrique/news/le-coup-detat-au-niger-finit-denterrer-la-strategie-militaire-francaise-au-sahel-selon-des-experts/

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Les combattants volontaires d’hier et d’aujourd’hui préparent ceux de demain...

La mule du 2e REI : Entrainement des légionnaires en haute montagne à Modane…

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La mule du 2e REI : Entrainement des légionnaires en haute montagne à Modane…

Lors d’un exercice, des légionnaires du 2e REI ont adopté un mulet pour leurs déplacements en haute montagne

Lors de l’édition 2014 de l’exercice Rim of the Pacific [RIMPAC], l’US Marine Corps évalua une mule « robotisée », développée dans le cadre du programme LS3 [pour Legged Squad Support Systems]. Celle-ci, conçue par Boston Dynamics, était munie de quatre jambes afin de lui permettre de transporter des charges lourdes en suivant une section de combat sur des terrains accidentés. Seulement, l’expérience tourna court : cette machine était aussi discrète qu’une tondeuse à gazon… Ce qui, en zone hostile, ne pouvait que poser un énorme problème. L’autonomie d’un tel système pouvait également être un obstacle à son utilisation. Aussi, il fut décidé de passer à autre chose…

Pour autant, l’idée d’utiliser des mules robotisées n’a pas été abandonnée… mais avec des conceptions plus classiques, comme le THeMIS de l’estonien Milrem Robotics ou le Barakuda du français Shark Robotics. De tels engins présentent l’avantage de pouvoir être configurés pour des applications autres que le simple transport d’équipements. En revanche, s’ils sont à l’aise sur des terrains peu escarpés, il en va autrement quand il s’agit d’emprunter des sentiers étroits de montagne.

Aussi, pour patrouiller dans les contreforts de l’Himalaya, l’Indian Army a fait le choix de la simplicité en ayant recours à de [vraies] mules. D’ailleurs, les éleveurs du Poitou font partie de ses fournisseurs. En France, l’armée de Terre a délaissé de tels équidés dans les années 1970… Mais depuis peu, elle redécouvre leur intérêt, comme en témoigne l’expérimentation menée notamment par le 7e Bataillon de chasseurs alpins [BCA] qui, depuis 2020, cherche à se réapproprier des savoir-faire oubliés.

« Les mules permettent d’acheminer du ravitaillement, des munitions, de l’artillerie ou des blessés dans des terrains très difficiles d’accès, type Afghanistan. Les soldats peuvent ainsi se déplacer plus longtemps tout en étant autonomes. En plus c’est un moyen de transport qu’on peut trouver sur place, rustique, donc gage de fiabilité », avait ainsi expliqué le chef de corps du 7e BCA, dans les pages du quotidien « Le Parisien ».

Le 2e Régiment Étranger d’Infanterie [REI accompagnée par un mulet lors de sa progression en haute montagne

Mais les Troupes de montagne ne sont visiblement pas les seules à s’intéresser aux mulets : la Légion étrangère aussi. En effet, lors d’un exercice dans les environs de Modane, la 4e compagnie du 2e Régiment Étranger d’Infanterie [REI, qui relève de la 6e Brigade légère blindée] a été accompagnée par un mulet lors de sa progression en haute montagne. Et durant 72 heures, dans le massif des Bauges et en totale autonomie logistique, elle a été opposée à une section du 7e BCA.

« De jour comme de nuit, la 4e compagnie du 2e REI a été confrontée au milieu exigeant de la haute montagne à Modane. Pendant deux semaines, les légionnaires ont enchainé les obstacles verticaux, les rappels en équipements de passages afin de s’accoutumer au vide », explique le régiment, via Twitter/X. Et d’ajouter : « Le terrain étant impraticable pour les véhicules, la compagnie a imité ses anciens des compagnies montées des contreforts de l’Atlas, en utilisant un mulet pour transporter ses mortiers, particulièrement rustique et passe-partout ».

Selon les explications données par le 7e BCA, qui a sans doute prêté l’une de ses mules au 2e REI, une mule « peut croiser ses pieds et donc aller sur des chemins très étroits en montagne » tout en portant une charge de 120 kg. Et le tout en étant très « sobre » puisque ses besoins alimentaire sont 40% moins élevés que ceux d’un cheval.

En tout, il peut être parfois utile de renouer avec des savoir-faire anciens… En 2008, le Bataillon Multinational Centre de l’Eufor Tchad/RCA avait ainsi eu recours à des chevaux pour ses patrouilles, les déplacements en véhicule ayant été rendus difficiles, si ce n’est impossibles, durant la saison de pluies. Et cela avait également facilité le contact avec la population locale.

Source : Zone Militaire par Laurent Lagneau / Photo : 2e REI –
 » Exrecice du 2e REI, transport de matériel par mulet. Ligne de Forts Victor Emmanuel, au dessus de Modane 73″
~ FNCV, Actualité et revue de presse ~

Voir aussi : Sources et références…
https://www.opex360.com/2023/08/10/lors-dun-exercice-des-legionnaires-du-2e-rei-ont-adopte-un-mulet-pour-leurs-deplacements-en-haute-montagne
https://www.facebook.com/2eREIofficiel/posts/pfbid02n68XwP78yLUatGtE1Tz1kemBn3VDBGzTb6XMDH66UjUcykGPeKZjyDoVNZuVKJQwl
https://www.ladepeche.fr/2021/12/07/karlo-le-mulet-gersois-devient-la-mascotte-dun-regiment-de-la-legion-etrangere-9977319.php
https://foreignlegion.info/compagnies-montees-de-la-legion-etrangere

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Les combattants volontaires d’hier et d’aujourd’hui préparent ceux de demain...

Armée de l’Air et de l’Espace : Dispersion, mobilité et durcissement des nos forces aériennes pour être « moins prévisibles » …

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Armée de l’Air et de l’Espace : Dispersion, mobilité et durcissement des nos forces aériennes pour être « moins prévisibles » …

L’armée de l’Air et de l’Espace veut retrouver la capacité de disperser ses avions en cas de conflit

En juillet 2021, l’Air Chief Marshal [ACM] Sir Michael Wigston, alors chef de la Royal Air Force, fit part de son intention d’organiser à nouveau des « exercices de dispersion sans préavis » des avions de combat britanniques vers des aérodromes civils [voire vers des autoroutes], ce qui ne s’était plus vu au Royaume-Uni depuis plus de trente ans.

« Nous devons réapprendre à nous disperser » car si « l’arsenal [de missiles] dont se vante [le président russe] Poutine était déplacé vers l’enclave de Kaliningrad, nous serions à portée », avait-il expliqué. Et d’ajouter que la « trajectoire » suivie par la Russie au cours de 15 dernières années « oblige les chefs militaires à faire preuve d’innovation face à une menace croissante ». La guerre en Ukraine lui a depuis donné raison…

Aussi, en juin dernier, l’Air Marshal Harvey Smith, le chef des opérations aériennes de la RAF, a confirmé que de telles manoeuvre de dispersion allaient être prochainement organisés au Royaume-Uni mais aussi en Finlande, où la pratique consistant à mettre en oeuvre des avions de combat [des F/A-18 Hornet, en l’occurrence] est de nouveau à l’ordre du jour. Évidemment, la capacité STOVL [décollage court et atterrissage vertical] des F-35B britanniques est un atout pour ce type d’exercice. En revanche, ce sera plus délicat pour les Eurofighter Typhoon… D’où le recours à l’expertise finlandaise pour cette « stratégie d’opérations distribuées ».

Dotée, comme le Royaume-Uni, d’une force de dissuasion nucléaire, la France n’est pas à l’abri d’une éventuelle attaque de missiles. En tout cas, le « patron » du commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes [CDAOA] de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], le général Philippe Moralès, partage les préoccupations de ses homologues britanniques.

« La haute intensité implique une grande variété de menace avec un rapport de force qui s’équilibre. […] Lorsque nous observons ce qui se passe en Ukraine, aucun camp n’a pu obtenir la supériorité aérienne et il est probable que cette situation va perdurer. C’est l’une des clés qui permet d’expliquer la situation aujourd’hui où deux forces terrestres se neutralisent mutuellement, où les hommes sont contraints de s’enterrer dans des tranchées », a d’abord souligné le général Moralès, dans un entretien publié dans le [copieux] numéro 5 de la revue Vortex, éditée par le Centre d’études stratégiques aérospatiales [CESA].

Aussi, a-t-il continué, « pour ne pas arriver à cette situation désastreuse, la place de la défense aérienne reste donc primordiale afin de garantir une liberté d’action suffisante à nos forces en particulier » car elle « constitue l’un des premiers rideaux défensifs face à une agression armée ». Et cela d’autant plus que les menaces se « diversifient » comme le montre la guerre en Ukraine.

Dispersion et mobilité de nos forces…

Dans ces conditions, pour le général Moralès, « nos territoires ne doivent plus être perçus comme des sanctuaires qui ne peuvent être touchés »… alors que les capacités de défense aérienne ont été négligées depuis la fin de la Guerre Froide. D’où, selon lui, la nécessité de « réinvestir » dans ce domaine et de « retrouver nos anciens réflexes en dispersant par exemple nos moyens, en investissant sur la mobilité de nos moyens ou le durcissement de nos infrastructures » afin d’être « plus résilients ».

À cette fin, le CDAOA planche sur le concept « Agile Combat Employment » [ACE] qui, inspiré par celui élaboré par l’US Air Force, vise à « pouvoir déployer et disperser ses moyens aériens en différents endroits pour qu’ils soient moins vulnérables aux frappes ennemies. Le ciblage adverse doit devenir plus difficile car nous sommes moins prévisibles », a expliqué le général Moralès.

Seulement, depuis la fin de la Guerre Froide, de nombreuses réformes structurelles sont passées par là… Ce qui s’est traduit par la fermeture de nombreuses bases aériennes [pas moins de 17 entre 2007 et 2017], alors dotés d’abris durcis [Hardener Aircraft Shelter, HAS]. Et, désormais, les escadrons de chasse de répartissent sur un nombre limité d’emprises… susceptibles, le cas échéant, d’être visées en premier par un adversaire potentiel. D’où la difficulté de la tâche pour le général Moralès.

« Nous avons fermé de nombreuses bases et nos moyens sont concentrés sur quelques plateformes. Si nous devions disperser nos moyens à travers la France ou en Europe, il nous faudrait pouvoir réduire nos empreintes logistiques au minimum, rendre nos aviateurs plus polyvalents et interopérables, communiquer et commander avec des moyens qui ne sont pas nécessairement habituels », a-t-il développé. Et la solution passerait par une dispersion des moyens vers les pays alliés de l’Otan….

« Nous tournons notre regard vers différentes plateformes en Europe pour apprécier leurs capacités d’accueil. Nous avons commencé à échanger avec nos partenaires de l’Otan, avec qui nous sommes interopérables. Nous n’en sommes qu’aux débuts de la démarche mais il est tout à fait envisageable d’exporter ce concept à d’autres régions, comme l’Indopacifique », a conclu le patron du CDAOA.

Ndlr FNCV : M. le général de corps aérien du corps des officiers de l’air Philippe MORALÈS est nommé major général de l’armée de l’air et de l’espace.
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/article_jo/JORFARTI000047788098

Source : Zone Militaire par Laurent Lagneau / Photo : (c) Ministère des armées air.defense.gouv.fr
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Voir aussi : Sources et références…
https://www.opex360.com/2023/07/23/larmee-de-lair-et-de-lespace-veut-retrouver-la-capacite-de-disperser-ses-avions-en-cas-de-conflit
https://air.defense.gouv.fr/dossier/Missions_armee_Air_et_Espace
https://fr.wikipedia.org/wiki/Commandement_de_la_d%C3%A9fense_a%C3%A9rienne_et_des_op%C3%A9rations_a%C3%A9riennes
https://www.leguidedupouvoir.fr/biographie/220347/philippe_morales/index.htm

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