Drone Turc : Un low cost armé qui inquiète les militaires américains, européens et russes…

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Drone Turc : Un low cost armé qui inquiète les militaires américains, européens et russes…

Le drone low cost turc rebat les cartes militaires et géopolitiques

En Syrie, en Libye et en Azerbaïdjan, des drones équipés de missiles fonctionnant grâce à une technologie bon marché ont infligé des revers aux forces armées soutenues par la Russie

Un soldat paresse près d’un T-72, tank de fabrication russe. Quelques secondes plus tard, un missile décoché depuis un drone fonce sur le véhicule et explose dans un flash orange, envoyant le soldat ad patres et transformant le char d’assaut en épave fumante.
Cette scène fait partie des dizaines de vidéos postées sur Internet l’an passé en Azerbaïdjan et montrant une nouvelle arme. En six semaines, cette innovation a permis au pays de reprendre la portion du Haut-Karabakh qu’occupait l’Arménie (soutenue par la Russie) depuis plus de deux décennies. Les vidéos montraient des attaques contre des tanks, des camions, des postes de commandement, des positions de mortier et des installations radar.

Partout, des forces armées plutôt modestes utilisent des drones bon marché équipés de missiles pour affronter les tanks ennemis, une nouvelle stratégie qui a fait ses preuves l’an passé dans plusieurs conflits régionaux et modifié l’équilibre stratégique autour de la Turquie et de la Russie. Fabriqués en Turquie avec une technologie bon marché, ces drones ont détruit les blindés et les systèmes de défense aérienne des petits protégés de Moscou en Syrie, en Libye et en Azerbaïdjan.

« Cela va changer la donne »

Ces appareils esquissent l’avenir de la guerre, un avenir qui sera fait de dispositifs ultra-sophistiqués aux prix exorbitants autant que d’engins bon marché mais efficaces.
La Chine s’est elle aussi lancée dans l’export de drone vers le Moyen-Orient et l’Afrique. En Irak et au Yémen, des groupes liés à l’Iran ont utilisé ces appareils pour attaquer l’Arabie saoudite. Et, du Nigéria aux Emirats arabes unis, une dizaine de pays au moins ont eu recours à des drones chinois pour tuer leurs adversaires, indiquent des experts en défense.

« Cela va changer la donne », a affirmé Ben Wallace, le secrétaire britannique à la Défense, dans un discours prononcé l’an passé lors duquel il évoquait les lourdes pertes infligées à la Syrie par les drones turcs.
En solo ou en escadrilles, ces appareils sont capables de surprendre des militaires et de détruire des blindés mal cachés ou peu protégés, une mission souvent réservée à des avions de guerre, beaucoup plus onéreux. Les drones peuvent voler en toute discrétion pendant 24 heures pour trouver les lacunes dans les systèmes de défense aérienne, participer au repérage des cibles des avions et de l’artillerie ou tirer leurs propres missiles.

L’armée, et notamment l’armée américaine, cherche actuellement à améliorer ses propres systèmes et à trouver un moyen d’abattre les drones sans utiliser de missiles qui coûtent plus cher que leur cible.
Le laboratoire de recherche de l’US Air Force planche aussi, dans le cadre d’un programme d’innovation, sur des aéronefs bon marché baptisés Skyborg et Valkyrie. « Nos adversaires utilisent d’ores et déjà des technologies qui menacent nos équipements traditionnels », a expliqué un responsable de l’armée de l’air dans un communiqué.
Israël et les Etats-Unis ont depuis longtemps recours à des drones ultra-sophistiqués pour cibler leurs ennemis lors d’opérations de lutte contre le terrorisme, mais ont longtemps hésité à les vendre, même à leurs alliés, de peur d’une prolifération des appareils.

Constatant que la Chine et d’autres fournissaient des pays ostracisés par Washington, l’administration Trump a quelque peu assoupli la politique d’exportation en juillet de l’an passé, autorisant la vente d’un plus grand nombre d’appareils. En janvier, les Emirats arabes unis ont annoncé qu’ils allaient acheter 18 drones MQ-9 pour quelque 3 milliards de dollars.
Le progrès technologique et la concurrence internationale permettent néanmoins d’acheter des appareils moins onéreux. Le Bayraktar TB2, apparu l’an passé sur les champs de bataille proches de la Turquie, est en passe de révolutionner le marché des drones armés.

Un lot de six drones Bayraktar TB2 avec bases terrestres et autres équipements essentiels coûte quelques dizaines de millions de dollars

Avec seulement quatre missiles à guidage laser, il est moins bien doté que son concurrent américain, qui le bat aussi sur la question de la portée : un peu plus de 300 kilomètres, soit cinq fois moins que le MQ-9.

Comme la Kalashnikov qui a changé la façon de combattre au XXe siècle…

Mais, à l’instar des Kalashnikov AK-47 de fabrication soviétique, qui ont changé la façon de combattre au XXe siècle, ce sont des dispositifs fonctionnels et fiables. Un lot de six drones Bayraktar TB2 avec bases terrestres et autres équipements essentiels coûte quelques dizaines de millions de dollars, contre plusieurs centaines pour les MQ-9.
Baykar, le fabricant turc qui a débuté en 1984 en produisant des pièces détachées automobiles, vante l’incroyable rapport qualité/prix de son drone. Le Qatar et l’Ukraine font partie de ses clients. La Pologne, membre de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan), a annoncé le mois dernier qu’elle voulait acheter 24 drones TB2. Plusieurs autres membres de l’Otan sont intéressés, ainsi que des pays d’Afrique et d’Asie, ont déclaré des responsables gouvernementaux turcs et des dirigeants de la société.

Reprendre l’avantage

C’est début 2020, dans le ciel de Syrie, que le TB2 s’est fait remarquer.
Fin février, le régime syrien soutenu par la Russie progressait vers la ville d’Idlib, tenue par des rebelles appuyés par la Turquie. Après un raid aérien ayant tué plus de 30 soldats turcs, Ankara a lancé Bouclier du printemps, une opération mêlant drones, systèmes électroniques, troupes au sol, artillerie et aviation.
Silencieux et difficiles à détecter par les radars, les drones ont volé pendant des heures pour repérer les failles des systèmes de défense aérienne, qui sont tombés « comme des dominos » quand ils ont été frappés, raconte Haluk Bayraktar, le directeur général de Baykar. Des bataillons d’une dizaine de véhicules ont été attaqués en même temps, ont précisé des responsables politiques turcs et les dirigeants de l’entreprise.

Ismail Demir, qui dirige l’entité publique turque qui supervise le secteur de la défense, explique que le faible coût des drones permet à l’armée de prendre plus de risques. Tant que les autres trouvent une cible, ce n’est pas grave « d’en perdre un, deux ou trois », souligne-t-il.

Au printemps dernier, en Libye, les TB2 ont permis au gouvernement de Tripoli, soutenu par les Nations Unies, de reprendre l’avantage.
« Les Etats-Unis, comme beaucoup de leurs partenaires européens, s’inquiètent des exportations de drones de la Turquie et de la façon agressive dont le pays a utilisé ces dispositifs lors des conflits »
En 2019, la Turquie avait envoyé des armes pour contrer l’assaut du maréchal Khalifa Haftar, soutenu entre autres par la Russie, qui marchait sur la capitale. L’année suivante, elle a renforcé son soutien militaire. Forts de tactiques peaufinées en Syrie, les drones ont battu les systèmes antiaériens russes, baptisés Pantsir, et donné la suprématie aérienne au gouvernement de Tripoli. En juin, les forces de Khalifa Haftar se retiraient de Tripoli.

Le succès des drones a aidé le président turc Recep Tayyip Erdogan, allié parfois virulent des Etats-Unis, à accroître son influence régionale sans risquer d’importantes pertes humaines ou matérielles.
Si les innovations turques pourraient rendre service à l’Otan, les autres membres de l’organisation craignent que la capacité de Recep Erdogan à déployer et vendre des drones n’alimente ses velléités d’indépendance en matière de politique étrangère et de sécurité.

« Les Etats-Unis, comme beaucoup de leurs partenaires européens, s’inquiètent des exportations de drones de la Turquie et de la façon agressive dont le pays a utilisé ces dispositifs lors des conflits », souligne Dan Gettinger, chercheur au Mitchell Institute for Aerospace Studies, un groupe non partisan de recherches stratégiques installé à Arlington, en Virginie.
Mike Negrata, retraité des forces spéciales de l’armée de terre, ajoute que les drones s’inscrivent « dans un défi plus vaste quant à l’avenir de la relation entre la Turquie, les Etats-Unis et l’Otan ».

Le sang des soldats turcs

En janvier 2019, l’Ukraine a signé un contrat pour l’achat de drones TB2. Elle en a reçu six pour le moment, et Kiev négocie une production conjointe avec Ankara. De fait, c’est déjà une usine ukrainienne qui fabrique les moteurs du dernier drone conçu par Baykar, un modèle plus imposant que le TB2.
Le pays espère que ces achats dissuaderont le Kremlin de tenter de nouvelles invasions. « Grâce [aux drones], on peut empêcher les agressions russes ou prendre des mesures de rétorsion s’ils nous envahissent, affirme Yuriy Mysyagin, responsable adjoint de la commission de la défense du parlement ukrainien. On a vu comment ils fonctionnaient l’an passé. »
En mars, l’armée ukrainienne a publié des informations au sujet d’entraînements aériens au-dessus de la Mer Noire, à une petite centaine de kilomètres de la Crimée, annexée par la Russie en 2014. Le ministère de la Défense n’a pas souhaité commenter.

Mais une chose est sûre : les drones turcs agacent Moscou. Evoquant l’augmentation du nombre de cas de Covid-19 en Turquie, la Russie a suspendu l’essentiel des liaisons aériennes entre les deux pays d’avril à début juin, privant le pays des touristes russes pendant les ponts du mois de mai. La suspension a été prolongée de trois semaines.
Lors d’une réunion en avril en Turquie, Recep Erdogan a raconté au président ukrainien Volodymyr Zelensky que son homologue russe, Vladimir Poutine, avait menacé de reconduire la suspension si Ankara ne cessait pas de vendre des drones à Kiev, ont raconté des sources proches de l’entretien.
Ni le Kremlin ni le ministère russe de la Défense n’ont répondu aux demandes de commentaire.
Selon des responsables turcs, l’objectif n’est pas d’aller au conflit avec la Russie. De fait, la Turquie a des liens forts avec Moscou dans le domaine de l’énergie et c’est à la Russie qu’elle a acheté un système avancé de défense aérienne qui lui a valu des sanctions américaines.
Le TB2 est né d’une frustration (la Turquie n’était pas satisfaite des modèles proposés par les Etats-Unis et Israël) et de la volonté de posséder un système dont Ankara aurait la maîtrise pour combattre le PKK kurde.

« Ces pays n’ont pas suffisamment coopéré avec nous, donc nous avons dû lancer nos propres programmes, a expliqué Mustafa Varank, ministre turc de l’Industrie et de la Technologie, lors d’un entretien. La Turquie récolte aujourd’hui les fruits d’une décision judicieuse, prise au bon moment. »

C’est après avoir repéré un marché de niche au début des années 2000 que Baykar s’est distingué des autres fabricants turcs de drones, raconte son patron. Son frère, Selcuk Bayraktar, qui avait fait une partie de ses études au Massachusetts Institute of Technology (MIT), a imaginé un logiciel de commande en vol et des systèmes de guidage avec des composants disponibles dans le commerce.
En 2007, n’ayant pas le droit d’acheter des drones américains, la Turquie a organisé un concours destiné aux fabricants de mini-drones qui a débouché sur une commande de 76 appareils à Baykar
Pendant ce temps, les responsables du groupe ont organisé un atelier sur une base militaire pour voir comment les choses se passaient ; un colonel leur a notamment montré une zone maculée de sang. Là où, selon lui, des soldats turcs avaient été assassinés par le PKK.

En 2007, n’ayant pas le droit d’acheter des drones américains, la Turquie a organisé un concours destiné aux fabricants de mini-drones qui a débouché sur une commande de 76 appareils à Baykar. L’entreprise a conçu le TB2 puis progressivement remplacé les composants étrangers par des pièces fabriquées en Turquie. En 2015, elle a procédé aux premiers tests (concluants) de munitions à guidage de précision.
Dans un premier temps, l’armée turque a utilisé les drones dans le pays, ainsi qu’en Irak et en Syrie. Puis Recep Erdogan a décidé de les déployer dans les conflits proches des frontières turques.
C’est ainsi que l’Azerbaïdjan, proche de la Turquie sur le plan géographique et culturel, a pu acheter des TB2 l’an passé. Le pays avait perdu la province du Haut-Karabakh après le cessez-le-feu de 1994. Ces dernières années, l’argent tiré des ressources pétrolières a permis de renforcer l’armée du pays.

C’est grâce aux TB2 et à des drones israéliens que Bakou a réussi à prendre l’avantage sur les forces arméniennes. Certaines attaques ont été filmées et publiées sur le site du ministère de la Défense d’Azerbaïdjan.

Le blog spécialisé Oryx a pu vérifier la destruction de 106 tanks arméniens, 146 pièces d’artillerie, 62 systèmes de lancement de roquettes, 18 systèmes de missile surface-air, sept radars et 161 autres véhicules, mais estime que les pertes totales sont probablement plus importantes. Toujours selon le blog, 30 tanks azéris et d’autres véhicules et équipements ont aussi été détruits.
Après six semaines de combat, le Kremlin (qui est proche des deux pays mais possède une alliance militaire avec l’Arménie) a négocié un cessez-le-feu, conclu en novembre, et l’Azerbaïdjan a repris l’essentiel du territoire.

La victoire a attiré l’attention des fournisseurs de la Turquie. Certaines entreprises et certains pays, dont le Canada, ont suspendu l’exportation des composants utilisés pour les TB2. Les dirigeants de Baykar indiquent qu’ils ont intégré une caméra turque et accéléré les travaux de conception d’un nouveau moteur, qui devrait être prêt en fin d’année.
En décembre, lors d’une parade organisée à Bakou pour célébrer la victoire, Recep Erdogan s’est assis aux côtés de son homologue azéri, Ilham Aliyev, sur une estrade aux couleurs de leurs deux pays. Alors qu’une musique triomphale retentissait, Ilham Aliyev a fait un signe de tête et esquissé un sourire au passage des camions portant les drones TB2.

Source : lopinion.fr – Traduit à partir de la version originale en anglais par Marion Issard / Photo : REDaction.media

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Débarquement  de Normandie : Inauguration du Mémorial britannique du 6 juin 1944

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Débarquement  de Normandie : Inauguration du Mémorial britannique du 6 juin 1944

Débarquement du 6 juin 1944 : un mémorial britannique inauguré en Normandie

À l’occasion du 77e anniversaire du Débarquement, le 6 juin 1944, un Mémorial britannique est inauguré, ce dimanche, à Ver-sur-Mer, dans le Calvados.

Emmanuel Macron et Theresa May, lors de la cérémonie commémorant le 75e anniversaire du Débarquement, en 2019.

Un vaste mémorial britannique surplombant la mer, inauguré dimanche à Ver-sur-Mer (Calvados) pour le 77e anniversaire du 6 juin 1944, rend hommage aux 22 442 soldats qui ont perdu la vie sous commandement britannique cette année-là en Normandie, pour libérer l’Europe. « C’est le seul lieu où figurent tous les noms. Il y a eu beaucoup de recherches pour trouver les 22 442 », explique à l’AFP Steven Dean, manager du projet.

 

Hommage aux Français du commando Kieffer

Trente-huit nationalités ont débarqué sous commandement britannique, indique Steven Dean interrogé sur ce point qui n’est pas précisé sur le monument. Parmi elles figurent les 177 Français du commando Kieffer.

Derrière le manager, vers l’ouest, pointent à la surface de la mer les vestiges du port artificiel d’Arromanches, une prouesse technique réalisée en 1944 par les Britanniques. Dimanche la cérémonie doit débuter à 10 h 30 sur ce site de 18 ha en présence de la ministre des Armées Florence Parly et de l’ambassadeur britannique en France Ed Llewellyn.
Ce « mémorial national » érigé sur un site « impressionnant » est « mérité depuis longtemps », a estimé le Prince Charles dans un courrier diffusé en français sur le site internet du mémorial.

En raison de la covid-19, les vétérans ne pourront pas faire le déplacement mais la cérémonie sera retransmise sur internet, a précisé l’ambassade du Royaume-Uni en France.

Hommage aussi aux victimes civiles

Le Mémorial consiste en une série de 160 fines colonnes de pierre blanche disposées en un rectangle ouvert sur une vaste pelouse ponctuée de quelques jeunes arbres, a constaté une journaliste de l’AFP. Les noms des soldats y sont gravés de façon chronologique de 6 juin au 31 août 1944. Les poutres de chêne qu’elles soutiennent forment comme une pergola qui invite le visiteur à marcher entre les colonnes. Une statue de trois soldats au combat rend également hommage au sacrifice de ces hommes souvent à peine entrés dans l’âge adulte.

Le site comprend en outre un monument en hommage aux « milliers de civils normands » qui ont perdu la vie le 6 juin 1944 sous les bombes. Les historiens évaluent à 20 000 le nombre de victimes civiles lors de la bataille de Normandie de juin à la fin de l’été 1944.

Le mémorial, d’un coût de 33 millions d’euros financés par le gouvernement britannique et des mécènes privés, surplombe la plage « Gold Beach », une des trois plages de débarquement britannique du 6 juin 1944. Près de 4 000 tonnes de pierre ont été utilisées pour ériger ce site, précise l’ambassade du Royaume-Uni en France.

L’idée a été lancée par le vétéran George Batts, puis de nombreux autres anciens combattants y ont participé, selon l’ambassade. « Nous espérons peut-être 250 000 » visiteurs par an « si la fréquentation est similaire à celle d’autres sites » comme Arromanches situé à 6 km, indique Steven Dean. Le cimetière américain de Colleville-sur-mer, dont les 10 000 tombes surplombent Omaha Beach, à quelque 25 km à l’ouest de Ver-sur-mer, accueillait lui plus d’un million de visiteurs par an avant la covid.

Première pierre posée par Macron et May en 2019

Jusqu’alors, le principal lieu de commémoration britannique était le cimetière britannique de Bayeux, à 15 km de Ver dans les terres, le plus important cimetière du Commonwealth en Normandie : 3 935 soldats du Royaume-Uni y reposent. Un monument gravé des noms des victimes rend en outre hommage aux 1 807 soldats britanniques qui n’ont pas de tombe reconnue.

En 2019, pour le 75e anniversaire du débarquement, près de 8 000 personnes dont 300 vétérans avaient assisté à la cérémonie du cimetière britannique de Bayeux. Theresa May et Emmanuel Macron avaient de leur côté posé la première pierre du Mémorial de Ver-sur-Mer. Près de 12 000 personnes avaient assisté à la cérémonie du cimetière américain en présence de Donald Trump et Emmanuel Macron.

De juin à septembre 1944, la bataille de Normandie a fait près de 40 000 tués côtés alliés, de l’ordre de 50 000 à 60 000 côté allemand. Étape clé de la libération de l’Europe du joug nazi, le débarquement du 6 juin 1944 est le plus important de l’histoire par le nombre de navires engagés.

Source : Letelegramme.fr / Photo : Ouest-france.fr

 

 

 

 

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Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan : Former les chefs de l’Armée de terre !

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Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan : Former les chefs de l’Armée de terre !

Création de l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan

L’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan rassemble tous les élèves-officiers de l’armée de Terre dans une entité unique.

Son objectif est de donner à l’armée de Terre les chefs dont elle a besoin pour faire face aux chocs les plus durs et à la multiplication des menaces.

Chaque année, près de 600 officiers sortiront formés de l’une des trois écoles de l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan.

La nouvelle Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan constitue le creuset et la maison-mère des officiers de l’armée de Terre. Née d’un projet ambitieux de rénovation de leur formation initiale, elle est forte de trois écoles complémentaires qui illustrent la diversité du recrutement des officiers de l’armée de Terre.


Emblème de l’Académie militaire

de Saint-Cyr Coëtquidan

 

Trois voies de recrutement, correspondant aux trois écoles qui la forment, sont proposées :

  • L’École spéciale militaire de Saint-Cyr (ESM) : recrutement direct sur concours, pour une formation de trois ans ;
  • L’École militaire interarmes (EMIA) : recrutement interne parmi les meilleurs sous-officiers et militaires du rang de l’armée de Terre, pour une formation de deux ans ;
  • L’École militaire des aspirants de Coëtquidan (EMAC) : nouvelle école regroupant les officiers sous contrat encadrement, spécialistes et pilotes, recrutés après un parcours universitaire, pour une formation d’un an.

Source : Centre media du ministère des Armées – Gabriel Massoni SIRPA Terre / Photo : ledauphine.com – Xavier DE COOMAN

 

 

 

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Josephine Baker : Artiste militante, combattante et engagée Volontaire dans tous les combats…

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Josephine Baker : Artiste militante, combattante et engagée Volontaire dans tous les combats…

Le 3 juin est l’anniversaire de Joséphine Baker…

Une pétition pour faire entrer au Panthéon Joséphine Baker, femme de tous les combats

Une pétition circule sur les réseaux pour que Joséphine Baker repose au Panthéon, afin de mettre en avant les combats de cette femme libre et engagée, qui était à la fois féministe, résistante et militante contre le racisme et l’antisémitisme.

« Osez Joséphine », c’est le nom de la pétition lancée par l’essayiste Laurent Kupferman pour que Joséphine Baker fasse son entrée au Panthéon. La campagne, qui a débuté à l’occasion de la fête de l’Armistice du 8 mai 1945, a déjà recueilli plus de 30 000 soutiens et doit monter en puissance le 3 juin prochain, date de l’anniversaire de l’artiste disparue en 1975. « De nouveaux signataires seront dévoilés et la requête sera envoyée à l’Élysée », explique l’auteur de l’ouvrage « Les aventuriers de la République ». Il appartiendra ensuite au chef de l’État de prendre la décision de lui rendre cet hommage ou non. « Sa panthéonisation serait un puissant symbole d’unité nationale, d’émancipation et d’universalisme à la française », s’enthousiasme déjà l’auteur français.

Chacun connaît la danseuse des années 30 au sourire solaire et aux pitreries communicatives, arborant des tenues légères sur les planches des cabarets. Première star internationale noire, muse des cubistes, Joséphine Baker est aussi une fervente patriote qui s’engagea entièrement dans la Résistance lors de la Seconde Guerre mondiale. Dès 1939, son dévouement pour la France est total. Devenue française par son mariage, en 1937, avec Jean Lion (de son vrai nom Levy), un industriel juif, elle utilise sa notoriété pour faire passer des messages de la plus haute importance, dissimulés dans ses corsages, à la barbe de douaniers trop occupés à lui demander des autographes. Elle s’immisce dans des réceptions données dans les ambassades étrangères pour recueillir de précieux renseignements sur les mouvements des troupes allemandes et de ses alliés. Elle écrit à ses 4 000 filleuls de guerre pour apaiser les tourments et remet l’intégralité des cachets de ses concerts à l’armée française. Elle fera même du château des Milandes, qu’elle loue à cette époque, un noyau dur de la Résistance.

Une admiration grandissante

À ce jour, la patrie « s’est montrée reconnaissante » avec cinq femmes seulement sur les 80 personnes « panthéonisées ». Elle rejoindrait ainsi Simone Veil, Sophie Berthelot, Marie Curie, Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillion. Mais « Joséphine Baker ne doit pas entrer au Panthéon parce qu’elle était une femme ou parce qu’elle était noire. Elle doit y entrer pour les actes de courage qu’elle a rendus à la Nation », abonde Laurent Kupferman.

Faire entrer Joséphine Baker au Panthéon, l’idée n’est pas nouvelle. L’écrivain Régis Debray avait déjà émis l’idée dans une tribune du Monde en date du 16 décembre 2013. « La proposition avait été soumise à François Hollande sous son quinquennat, mais il n’a rien fait », regrette Brian Bouillon Baker, l’un de ses enfants adoptés, dans un entretien à France 24. Pourtant, ces derniers temps, ses proches sentent un véritable engouement pour la plus française des Américaines. « De très nombreux élus nous [enfants, NDLR] sollicitent de plus en plus pour inaugurer des écoles maternelles, des rues, des places, des salles de danse à son nom, constate ce dernier. On nous contacte aussi de l’étranger pour inaugurer des chambres d’hôtel à son nom, pour des interviews dans la presse étrangère. Il y a même trois films, dont un biopic et un documentaire à gros budget qui sont en préparation. Il n’y avait pas tout cette admiration à son sujet il y a trente ans. »

Pour Laurent Kupferman, cette passion grandissante s’explique par la modernité des combats qu’elle a menés : « Joséphine Baker était une femme libre et engagée, féministe, résistante et une militante engagée contre le racisme et l’antisémitisme. Dans un monde replié sur lui-même où les communautarismes et le racisme sont exacerbés, son combat trouve aujourd’hui une résonance toute naturelle ».

Militante au sein de la Licra

La chanteuse fantasque était aussi la militante engagée contre le racisme. Victime de ségrégation raciale quand elle se trouve aux États-Unis, elle soutient toutes les causes antiracistes. En 1963, participe à la Marche sur Washington pour l’emploi et la liberté aux côtés de Martin Luther King. Vêtue de son ancien uniforme de l’armée de guerre et de ses médailles de résistante, elle est la seule femme noire à prononcer un discours. En France, elle milite au sein de la Lica, qui deviendra en 1979 la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra).

L’interprète de « J’ai deux amours » en possède bien plus en réalité. Elle est une maman aimante qui adopte douze enfants d’origines et de religions différentes pour façonner la « famille arc-en-ciel ». Une façon de concrétiser ses idéaux universels. « Notre famille n’était pas qu’une simple utopie, assure Brian Bouillon Baker. Notre mère nous a voulu différents et unis et en cela elle a parfaitement réussi car aujourd’hui nous sommes toujours aussi liés. »

Tous ses enfants, qui soutiennent pleinement le projet, sont d’ailleurs d’accord sur un point : ils refusent que le corps de leur mère soit exhumé du caveau familial de Monaco. « Notre mère repose auprès de notre père et de l’un de ses fils, près de Grace de Monaco, qu’elle aimait beaucoup et qui lui a porté assistance quand elle fut ruinée à la fin de sa vie, il n’est donc pas question de la déplacer. » Le transfert de la dépouille n’est en effet pas obligatoire pour entrer en Panthéon et le clan Baker plaide pour un simple cénotaphe élevé à sa mémoire.

Mais qu’aurait pensé l’intéressée de cette initiative ? Elle aurait eu deux réactions, croit savoir le septième enfant de la fratrie. « Elle aurait été très fière de cet honneur de la France tout comme elle était très fière de porter ses distinctions de Chevalier de la Légion d’honneur à titre militaire, sa Croix de guerre 1939-1945 avec palme, sa médaille de la Résistance (avec rosette) et sa médaille commémorative des services volontaires dans la France libre. Elle aurait aussi été très gênée qu’un tel honneur lui soit fait. Elle qui n’était ni une intellectuelle, ni une responsable politique, mais une simple femme de bon sens. »

Joséphine Baker et Gisèle Halimi, même combat

Si de nombreuses personnalités publiques soutiennent la campagne « Osez Joséphine » comme Jack Lang, Stéphane Bern, Nicoletta, Pierre Souchon, Marie-Paule Belle, Jean-Marie Perier, d’autres – plus rares –, émettent quelques réserves. Joséphine Baker, dansant dans la revue Nègre une ceinture de bananes autour de la taille, n’offre-t-elle pas une triste caricature du racisme, s’interrogent les plus sceptiques. « La taxer de servir le racisme est absurde, balaye d’un revers de manche Laurent Kupferman. On ne peut pas regarder cette scène d’hier avec nos lunettes du présent. Il ne s’agit que d’un simple charleston endiablé, pas d’une danse tribale. » Et Brian Bouillon Baker de renchérir, « ces accusations sont marginales, partout, on parle d’elle avec bienveillance. »

Après avoir fait entrer au Panthéon l’écrivain Maurice Genevoix le 11 novembre 2020, Emmanuel Macron va-t-il être séduit par Joséphine Baker au point de la faire « reposer » sous la prestigieuse coupole ? « On peut le penser de façon raisonnable, se risque à penser son fils de 64 ans. On sait que le président est sensible au destin de Joséphine. Il l’a d’ailleurs déjà évoquée lors de son discours sur les 150 ans de la proclamation de la République, au Panthéon justement. » Une chose est sûre, le président est le seul à pouvoir en décider. À ce stade, on sait qu’il a déjà lancé un processus de concertation autour de l’entrée au Panthéon de l’avocate et militante Gisèle Halimi. Mais rien n’empêche plusieurs entrées. « Quoi qu’il arrive, conclut Brian Bouillon Baker, même si elle n’y entre pas, nous avons tellement reçu de marques de sympathies, d’hommages et de reconnaissance de notre mère, que c’est déjà en soi une victoire. »

Source : France24.com – Aude MAZOUE / Photo : AFP
Joséphine Baker reçoit la Légion d’honneur et la Croix de guerre avec palme, le 19 août 1961 dans son château des Milandes. © AFP

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