Décès de Hubert Germain : Le dernier compagnon de la Libération sera inhumé au Mont-Valérien

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Décès de Hubert Germain : Le dernier compagnon de la Libération sera inhumé au Mont-Valérien

Le dernier compagnon de la Libération Hubert Germain est décédé, une page d’Histoire se tourne

Le dernier compagnon de la Libération, Hubert Germain, est décédé à l’âge de 101 ans. Ce membre des Forces françaises libres sera inhumé dans la crypte du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien, près de Paris, le 11 novembre, lors d’une cérémonie nationale présidée par Emmanuel Macron.

Il ne reste plus aucun compagnon de la Libération. Le dernier membre de cet Ordre créé par le général de Gaulle en 1940, Hubert Germain, est décédé, mardi 12 octobre, à l’âge de 101 ans.

« Je voudrais d’abord vous informer du décès d’Hubert Germain, notre dernier compagnon vivant de la Libération (…) C’est un moment important de notre histoire », a annoncé la ministre des Armées, Florence Parly, lors d’une audition devant la commission de la Défense du Sénat.

« La flamme qui avait jailli à l’été 1940, lorsqu’il avait rejoint les rangs de la France libre, brûlait encore dans son regard, plein d’admiration à l’évocation du général de Gaulle, et embué de larmes au récit de ses retrouvailles avec la France en août 1944 », a réagi l’Élysée dans un communiqué. « Le dernier Compagnon de la Libération, Hubert Germain, s’est éteint aujourd’hui, après avoir vécu et incarné un siècle de liberté. »

« La flamme s’éteindra. Mais il restera toujours des braises »

Avec sa disparition, une page de l’Histoire se tourne. « Quand le dernier d’entre nous sera mort, la flamme s’éteindra. Mais il restera toujours des braises », avait cependant écrit cet ancien résistant dans ses mémoires intitulées « Espérer pour la France » (éd. Belles Lettres).

« Nous allions gagner la guerre »

Fils d’un officier général issu des troupes coloniales, Hubert Germain naît le 6 août 1920 à Paris. Bachelier, il prépare le concours de l’École navale au lycée Michel Montaigne de Bordeaux au moment de la déclaration de guerre de septembre 1939. Quelques mois plus tard, après la débâcle de mai 1940, il prend la décision de continuer le combat.

Il embarque alors à Saint-Jean-de-Luz à bord d’un navire transportant des soldats polonais à destination de l’Angleterre et arrive à Londres le 24 juin 1940, où il rencontre le général de Gaulle. « Après s’être informé de mon parcours, il m’explique où il va m’envoyer poursuivre ma formation et me dit : ‘Je vais avoir besoin de vous’. Eh bien, quand, à 19 ans, l’homme qui a pris les affaires de la nation entre les mains vient vous mettre ça dans le cornet, cela vous gonfle la poitrine ! J’ai compris tout de suite qu’avec Churchill, de Gaulle et moi allions gagner la guerre ! », décrit-il avec malice dans sa biographie.

Engagé dès l’origine dans les Forces françaises libres, il est affecté sur le cuirassé Courbet, où il suit les cours d’élève officier de marine. Au printemps 1941, il est affecté à l’état-major du général Legentilhomme, commandant en Palestine la 1re Division légère française libre destinée à intervenir au Levant. Il combat en Syrie, en Libye, où il est engagé dans les combats de Bir Hakeim, ou encore en Égypte. Des batailles qui affectent ce jeune soldat : « Au début, vous partez avec volonté et courage. Puis vous en avez assez de voir les maisons brûlées, démolies, les forêts défigurées dans lesquelles les obus ont éclaté, les cadavres à ciel ouvert… Cela vous rend insensible, aussi ».

 

Hubert Germain (au centre) en juin 1943 à Tunis aux côtés du Général de Gaulle
et du capitaine Gabriel Brunet de Sairigné lors de la campagne de Tunisie. AFP – HANDOUT

En Italie, le 24 mai 1944, devant Pontecorvo, alors qu’il commande une section antichars, le lieutenant Germain est blessé au flanc en dirigeant le tir des mitrailleuses lourdes de sa section pour continuer à appuyer le bataillon qui attaque le long du Liri. Évacué sur Naples, il est décoré de la Croix de la Libération par le général de Gaulle en Italie fin juin 1944. « C’est le ciel qui vous tombe sur la tête. Je n’avais jamais pensé à cela. Je m’étais bien battu, mais je n’avais pas travaillé en vue de cela. Cela ne m’intéressait pas », raconte avec modestie celui qui gardera aussi de cette bataille quelques éclats dans le corps.

« Tu es de retour en France ! »

Quelques semaines plus tard, en août 1944, il prend part au Débarquement de Provence. Quatre ans après son départ en Angleterre, il retrouve enfin son pays. « On arrive sur la terre, on débarque, on fait quelques pas, et vous vous écroulez, c’est la terre qui vous aspire, la plage. Et à ce moment-là, vous tombez à genoux et vous pleurez. Pas longtemps, car il ne faut pas perdre de temps, mais vous avez le souffle coupé », s’était-il souvenu lors d’un entretien sur LCI. « Et là je me disais : ‘Voilà, tu es de retour en France ! La France ne t’appartient pas, ce n’est pas ta France, mais cette nuit, elle sera mienne’. »

Il participe ensuite aux campagnes des Vosges, d’Alsace et termine la guerre dans le sud des Alpes, dans le massif de l’Authion. Après la guerre, cet attaché de direction dans une entreprise de produits chimiques s’engage en politique. Il est d’abord élu maire de Saint-Chéron, dans l’Essonne en 1953, puis député de Paris en 1962. Il devient aussi ministre des PTT (1972-1974), puis ministre chargé des relations avec le Parlement (mars-mai 1974).

Au cours des dernières années, Hubert Germain continuait de témoigner. Il portait inlassablement la mémoire de ses camarades : « Il vient un jour où ce qui vous reste, c’est le respect que nous devons avoir pour tous ceux qui se sont sacrifiés et dont nous ne parlons plus. Tous ceux que j’ai pu tuer, même sans le savoir, je les porte également dans mes prières. Ceux que je n’ai pas pu secourir aussi. Mon devoir, aujourd’hui, c’est de penser à eux, alors même que certains doivent être oubliés de leur famille ».

En tant que dernier survivant des 1 038 compagnons de la Libération, il pouvait choisir d’être inhumé dans la crypte du mémorial de la France combattante au Mont-Valérien, dans les Hauts-de-Seine. Il y avait répondu par l’affirmative.

Une cérémonie le 11 novembre

Il reposera dans le caveau numéro 9 de ce monument érigé en hommage aux Français combattants, résistants et déportés de la Seconde Guerre mondiale. Il y sera inhumé, le 11 novembre, lors d’un hommage national présidé par Emmanuel Macron. Auparavant, le chef de l’État rendra hommage lors d’une cérémonie qui se déroulera dans les prochains jours aux Invalides au dernier compagnon de la Libération, qu’il a qualifié de « figure de proue de la France libre ».

Hubert Germain, le dernier des 1038 Compagnons de la Libération, est mort. Le Mont Valérien accueillera le corps de ce résistant de la première heure, héros de Bir Hakeim et du Débarquement de Provence, qui reconquit notre liberté et reconstruisit notre patrie. — Emmanuel Macron

Hubert Germain va rejoindre les 16 morts pour la France de 1939 à 1945 qui représentent à la fois toutes les formes d’engagement et les différents lieux de combat de la France. Il s’agit de 11 militaires (dont deux tirailleurs d’Afrique du Nord, deux tirailleurs d’Afrique noire et trois membres des Forces françaises libres) et de cinq résistants (dont un FFI du Vercors et un de la résistance indochinoise).

Quatre-vingt ans après la création de l’Ordre par le Général de Gaulle, son dernier représentant n’est plus, mais la mémoire de cet engagement va perdurer. « Nous étions ces braises ardentes et l’Ordre de la Libération s’est donné pour mission de garder ces braises ardentes en témoignage de cette époque », insistait Hubert Germain.

Source : France24.com – Stéphanie TROUILLARD / Photo : Michel Euler, pool, AFP

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Taïwan : La stratégie d’intimidation militaire et diplomatique de la Chine…

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Taïwan : La stratégie d’intimidation militaire et diplomatique de la Chine…

Ce qui se cache derrière l’escalade militaire entre la Chine et Taïwan

En déployant un nombre record d’avions militaires dans cette zone, Pékin continue sa stratégie d’intimidation envers l’ex-Formose, qu’elle veut remettre dans son giron.

Des soldats taïwanais montent la garde alors qu’un hélicoptère Chinook portant un immense drapeau taïwanais survole un camp militaire, dans le cadre d’une répétition pour le survol de la célébration de la fête nationale du double dix de Taïwan, au milieu des tensions croissantes entre Pékin et Taipei et des menaces de la Chine à Taoyuan,

La scène diplomatique surveille cette région avec une attention toute particulière, dans un contexte d’escalade des tensions. Taïwan a accusé ce samedi Pékin de faire monter la pression et de vouloir nuire à la paix dans la région, après la plus vaste incursion d’avions militaires chinois dans la zone d’identification de défense aérienne de l’île. La démonstration de force de Pékin a commencé vendredi, jour anniversaire de la Chine communiste, avec l’incursion d’un nombre record d’avions militaires chinois, 38 au total. Et ce samedi, un nouveau record a été enregistré avec 39 incursions dans la zone taïwanaise, selon le ministère de La Défense.

Cette démonstration de force intervient quelques jours après que Pékin a accusé la Grande-Bretagne d’avoir envoyé un navire de guerre dans le détroit de Taïwan avec de « sinistres desseins ». Depuis plusieurs années, le ton est monté d’un cran entre la Chine de Xi Jinping et l’île de Taïwan dirigée par Tsai Ing-wen qui résiste face aux velléités du géant asiatique.

Les faits. La présence chinoise dans la zone d’identification de défense aérienne de l’ex-Formose (« Adiz », selon son acronyme en anglais) de 22 avions de chasse, deux bombardiers et un avion de lutte anti-sous-marine a conduit les forces militaires taïwanaises à faire décoller leurs propres aéronefs pour intimer aux appareils militaires chinois l’ordre de partir, a indiqué le ministère de la Défense.

Dans la nuit de vendredi à samedi, un deuxième groupe de 13 avions a pénétré dans l’Adiz, ce qui porte le nombre total d’appareils total à 38 – parmi lesquels un bombardier H-6 à capacité nucléaire – selon le ministère, avant une nouvelle incursion de 20 appareils samedi.

Pour rappel, une zone d’identification de défense aérienne est un espace aérien dans lequel un Etat souhaite identifier et localiser les aéronefs pour des raisons de sécurité nationale. Dans les deux cas, le ministère de la Défense taïwanaise a déclaré qu’il avait brouillé des avions de patrouille de combat et émis des avertissements radio pour dire aux avions chinois de faire demi-tour.

Pourquoi c’est important. La Chine communiste considère l’ex-Formose dirigée aujourd’hui par un régime démocratique, comme la pièce manquante de son rêve. Mais de nombreux Taïwanais ne veulent plus être rattachés à leur ex-grand frère chinois et estiment qu’ils ont créé une nation séparée – que l’indépendance soit officiellement déclarée ou non. À noter que l’île a sa propre Constitution, des dirigeants démocratiquement élus et environ 300 000 soldats actifs dans ses forces armées. Depuis de nombreuses années, Pékin appelle cette province rebelle à rentrer dans son giron, et n’hésite plus à faire passer ce message par la force.

La Chine n’a pas cessé d’intensifier les pressions sur Taïwan depuis l’élection en 2016 de la présidente Tsai Ing-wen, qui rejette la vision de Pékin selon laquelle l’île fait partie d’une « seule Chine ». Preuve que son discours est soutenu par une partie de la population, la cheffe de l’Etat a été réélue en 2020. Tout au long de l’année 2018, Pékin a fait pression sur les entreprises internationales, les forçant à répertorier Taïwan comme faisant partie de la Chine sur leurs sites Web et menaçant de les bloquer pour qu’elles fassent des affaires en Chine si elles ne s’y conformaient pas. Après avoir muselé Hongkong, le président Xi Jinping a promis la « réunification » avec Taïwan.

L’incursion massive de vendredi a suscité des protestations particulièrement virulentes de la part de Taipei. « La Chine a été belliqueuse et a porté atteinte à la paix régionale tout en se livrant à de nombreux actes d’intimidation », a déclaré le Premier ministre Su Tseng-chang, lors d’un point presse ce samedi matin. « Il est évident que le monde, la communauté internationale, rejettent de plus en plus ces comportements de la Chine », a-t-il ajouté.

Le contexte. Plus de 500 incursions de l’aviation chinoise ont déjà été détectées dans l’Adiz cette année contre 380 l’an dernier, ce qui constituait déjà un record. Au cours des premiers jours de la présidence de Joe Biden, Taïwan avait signalé une « grande incursion » d’avions de guerre chinois. L’occasion aussi pour le locataire de la Maison-Blanche d’affirmer de nouveau son engagement « solide comme un roc » envers Taïwan. En effet, en cas d’attaque chinoise, les Etats-Unis pourraient être plus susceptibles de défendre l’ex-Formose qui présente un intérêt plus stratégique que l’Afghanistan.
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En mars dernier, l’amiral américain John Aquilino, chef du commandement Indo-Pacifique du Pentagone, a averti qu’une invasion chinoise de Taïwan « est beaucoup plus proche de nous qu’on ne le pense ». Interrogé par L’Express en septembre dernier, le chercheur Jean-Pierre Cabestan, directeur de recherche au CNRS se montre, de son côté, plutôt rassurant : »Il est cependant peu probable que la Chine cherche à déclencher une guerre, car une sorte d’équilibre des forces se met en place – avec l’engagement croissant du Japon dans la zone. Sans oublier le danger de nucléarisation de tout affrontement armé sino-américain. »

Source : lexpress.fr

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La présidente de Taïwan affirme que l’île ne cédera pas aux pressions de la Chine

Alors que l’île fait face à un nombre record d’incursions d’avions militaires de Pékin, Tsai Ing-wen est déterminée à ce « que personne ne puisse forcer Taïwan à emprunter la voie tracée par la Chine ».

Taïwan continuera à renforcer ses défenses afin que personne ne puisse forcer l’île à accepter la voie que la Chine lui a tracée, a déclaré dimanche 10 octobre la présidente taïwanaise, Tsai Ing-wen, lors d’un discours prononcé à l’occasion de la fête nationale.

L’île fait état ces derniers jours d’un nombre record d’incursions d’avions militaires de Pékin. Cent cinquante appareils militaires chinois, dont des bombardiers H-6 à capacité nucléaire, ont fait des incursions dans la zone d’identification de défense aérienne (Adiz) de l’île dans les jours qui précédent et suivent le 1er octobre, date de la fête nationale en Chine.
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« Plus nous réalisons de choses, plus la pression exercée par la Chine est forte », a déclaré Mme Tsai. « Nous espérons un apaisement entre nos deux pays et n’agirons pas de manière irréfléchie, mais il ne faut pas croire que le peuple taïwanais cédera aux pressions », a-t-elle ajouté.

« Nous continuerons à renforcer nos défenses et à montrer notre détermination à nous défendre afin de garantir que personne ne puisse forcer Taïwan à emprunter la voie que la Chine nous a tracés. En effet, cette voie n’offre ni un mode de vie libre et démocratique à Taïwan, ni la souveraineté à nos 23 millions d’habitants. »
La Chine promet une « réunification » inéluctable

Les 23 millions d’habitants de Taïwan vivent sous la menace constante d’une invasion de la Chine, qui considère ce territoire comme une de ses provinces. Pékin menace de recourir à la force au cas où l’île proclamerait formellement son indépendance.
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Depuis l’arrivée au pouvoir du président chinois, Xi Jinping, les tensions sont à leur plus haut niveau depuis quatre décennies. La veille, ce dernier avait évoqué une « réunification » inéluctable avec Taïwan par des moyens « pacifiques ».

Toute communication officielle avec Taipei a été rompue depuis l’élection en 2016 de Mme Tsai, Pékin intensifiant la pression économique, diplomatique et militaire sur le territoire. Mme Tsai est honnie par Pékin, car elle considère Taïwan comme un pays « déjà indépendant », et rejette le principe d’une seule Chine.

Elle a proposé des pourparlers avec Pékin, qui les a rejetés, et dimanche elle a réitéré son appel à un dialogue « d’égal à égal » avec a Chine. Elle a toutefois averti que tout ce qui pourrait arriver à Taïwan aurait des conséquences régionales et mondiales majeures.

Source : Lemonde.fr avec AFP

 

 

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Logistique : L’Algérie interdit son espace aérien aux avions de l’opération «Barkhane»

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Logistique : L’Algérie interdit son espace aérien aux avions de l’opération «Barkhane»

La logistique aérienne un défi permanent : Barkhane se trouve privé de l’axe le plus rapide pour le fret aérien !

L’Algérie interdit le survol de son territoire aux avions militaires français

Les relations entre Paris et Alger ne sont pas au beau fixe depuis des « propos non démentis » du président français sur l’après indépendance de l’Algérie. L’Algérie a annoncé samedi le « rappel immédiat pour consultation » de son ambassadeur à Paris et a annoncé ce dimanche fermer son espace aérien aux avions de l’opération Barkhane.

Les relations entre Paris et Alger sont entrées dans une nouvelle zone de turbulences.

Alger a décidé ce dimanche de fermer son espace aérien aux avions militaires français, ceux de l’opération Barkhane, au lendemain du rappel de son ambassadeur à Paris.

« Ce matin, en déposant les plans de vol de deux avions, nous avons appris que les Algériens fermaient le survol de son territoire aux avions militaires français », a déclaré le colonel Pascal Ianni, confirmant des informations révélées par Le Figaro. Selon lui, toutefois, « cela n’affecte ni les opérations ni les missions de renseignement » menées par la France au Sahel.

Les missions françaises de renseignement au Sahel, effectuées au moyen de drones Reaper, ne sont pas non plus affectées, souligne-t-il. Ces drones opèrent à partir de Niamey, au Niger, et ne survolent pas l’Algérie.

L’état-major n’a reçu aucune notification officielle de cette décision, a-t-il précisé.

Après des propos polémiques de Macron

Cette crise entre Paris et Alger est parti de « propos non démentis » du président français, retranscrits par Le Monde dans un article samedi. Le journal relate une rencontre deux jours plus tôt entre Emmanuel Macron et une vingtaine de jeunes descendants de protagonistes de la Guerre d’Algérie (1954-1962).

Emmanuel Macron a déclaré qu’après son indépendance en 1962, l’Algérie s’est construite sur « une rente mémorielle », entretenue par « le système politico-militaire ». Il a critiqué aussi « une histoire officielle totalement réécrite » par Alger qui « ne s’appuie pas sur des vérités » mais sur « un discours qui repose sur une haine de la France ».

Il a en outre évoqué la forte réduction des visas pour les Algériens, Marocains et Tunisiens, décidée mardi par Paris. Cette réduction des visas ne vise pas les étudiants ni les milieux d’affaires mais « les gens qui sont dans le milieu dirigeant », selon M. Macron.

Source : LeDauphine.com avec AFP / Photo : Ministère des Armées

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Diplomatie : l’Algérie rappelle son ambassadeur à Paris suite au propos de Macron…

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Diplomatie : l’Algérie rappelle son ambassadeur à Paris suite au propos de Macron…

Réaction diplomatique de l’Algérie envers la France, sur fond de réduction de visas, de rente mémorielle et de retour au pays pour les personnes non désirées sur le sol français…

Après les propos de Macron, l’Algérie rappelle son ambassadeur à Paris « pour consultations »

Lors d’un échange, jeudi, avec des jeunes sur la guerre d’Algérie, relaté par « Le Monde », le chef de l’Etat avait estimé que le pays s’était construit, depuis son indépendance, sur « une rente mémorielle », entretenue par « le système politico-militaire ».

L’Algérie a décidé, samedi 2 octobre, de rappeler « pour consultations » son ambassadeur à Paris, Mohamed Antar-Daoud, a annoncé la télévision publique en citant un communiqué officiel de la présidence algérienne et en précisant qu’un autre communiqué explicatif suivrait.

L’Algérie a justifié ce rappel par son « rejet de toute ingérence dans ses affaires intérieures », précisant avoir pris sa décision à la suite de « déclarations attribuées » au président français Emmanuel Macron.

« A la suite des propos non démentis que plusieurs sources françaises ont attribués nommément au président de la République française, l’Algérie exprime son rejet catégorique de l’ingérence inadmissible dans ses affaires intérieures que constituent lesdits propos », a réagi la présidence algérienne, évoquant une « situation particulièrement inadmissible engendrée par ces propos irresponsables ».

Des « appréciations superficielles »

Avant même qu’Alger diffuse un deuxième communiqué expliquant sa courte annonce initiale via la télévision publique, les médias algériens avaient indiqué que le rappel de l’ambassadeur d’Algérie à Paris était motivé par des déclarations du président français lors d’une rencontre, jeudi, avec des descendants de protagonistes de la guerre d’Algérie, destinée à apaiser « cette blessure mémorielle ».

Lors de cette discussion relatée dans Le Monde, Emmanuel Macron a estimé qu’après son indépendance en 1962, l’Algérie s’est construite sur « une rente mémorielle », entretenue par « le système politico-militaire ». Il y évoque aussi « une histoire officielle », selon lui, « totalement réécrite », qui « ne s’appuie pas sur des vérités » mais sur « un discours qui repose sur une haine de la France ».
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le dialogue inédit entre Emmanuel Macron et les « petits-enfants » de la guerre d’Algérie

Dans son communiqué, Alger a estimé que les propos de M. Macron « portent une atteinte intolérable à la mémoire des 5,63 millions de valeureux martyrs qui ont sacrifié leurs vies dans leur résistance héroïque à l’invasion coloniale française ainsi que dans la glorieuse Révolution de libération nationale ».

Elle a aussi critiqué des « appréciations superficielles, approximatives et tendancieuses énoncées en ce qui concerne l’édification de l’Etat national algérien ainsi que sur l’affirmation de l’identité nationale, qui relèvent d’une conception hégémonique éculée des relations entre Etats ».

« Cette malencontreuse intervention heurte fondamentalement les principes devant présider à une éventuelle coopération algéro-française en matière de mémoire », a estimé la présidence algérienne, qui y voit « la promotion d’une version apologétique du colonialisme », estimant que « rien ni personne ne peut absoudre les puissances coloniales de leurs crimes, y compris les massacres du 17 octobre [1961] à Paris, que l’Algérie et sa communauté établie en France s’apprêtent à commémorer dans la dignité ».

Le « dérapage de Macron »

Sous le titre « Macron au vitriol sur le “système algérien” », le média francophone 24H Algérie a repris de larges pans de l’article du Monde, qui cite un dialogue entre le président français et une vingtaine de jeunes dont les parents ou grands-parents étaient d’anciens combattants du FLN pendant la guerre d’Algérie (1954-1962), des harkis (paramilitaires au service de la France) ou des rapatriés.

En réponse à une jeune fille qui a grandi à Alger, M. Macron a confié ne pas penser qu’il y ait une « haine » contre la France « de la société algérienne dans ses profondeurs, mais du système politico-militaire qui s’est construit sur cette rente mémorielle ».

Selon le chef de l’Etat, « on voit que le système algérien est fatigué, le Hirak [le mouvement prodémocratie à l’origine de la démission en 2019 du président Abdelaziz Bouteflika, mort récemment] l’a fragilisé ». Dans son entretien avec les jeunes, le président français a assuré avoir « un bon dialogue avec le président algérien, Abdelmadjid Tebboune », ajoutant toutefois : « Je vois qu’il est pris dans un système qui est très dur. »

Le journal privé El Watan consacre sa « une » de dimanche au « dérapage de Macron », avec une ligne où il estime que « le président français a émis des critiques acerbes vis-à-vis des dirigeants algériens ».

Selon les médias locaux, un autre passage des déclarations d’Emmanuel Macron a provoqué l’ire des autorités algériennes. « Est-ce qu’il y avait une nation algérienne avant la colonisation française ? Ça, c’est la question », s’est interrogé le président français, en rappelant qu’il y a eu « de précédentes colonisations ».

Sur un ton ironique, il s’est ainsi dit « fasciné de voir la capacité qu’a la Turquie à faire totalement oublier le rôle qu’elle a joué en Algérie et la domination qu’elle a exercée », en allusion à l’Empire ottoman. « Et d’expliquer qu’on [les Français] est les seuls colonisateurs, c’est génial. »

Un précédent en mai 2020

Les relations entre Paris et Alger étaient déjà tendues avant ce samedi. Mercredi, l’ambassadeur de France à Alger, François Gouyette, avait été convoqué au ministère des affaires étrangères algérien pour se voir notifier « une protestation formelle du gouvernement » après la décision de Paris de réduire de moitié les visas accordés aux Algériens souhaitant se rendre en France.

Paris avait annoncé, mardi, une forte diminution du nombre de visas accordés aux ressortissants du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie, en invoquant un « refus » de ces pays de délivrer les laissez-passer consulaires nécessaires au retour des immigrés refoulés de France.

« Cette décision, qui est intervenue sans consultation préalable avec la partie algérienne, comporte l’anomalie rédhibitoire d’avoir fait l’objet d’un tapage médiatique générateur de confusion et d’ambiguïté quant à ses motivations et à son champ d’application », a estimé le ministère algérien pour justifier la convocation de M. Gouyette.

C’est la seconde fois qu’Alger convoque son ambassadeur à Paris depuis mai 2020. A l’époque, l’ambassadeur, Salah Lebdioui, avait fait l’objet d’un rappel « immédiat » après la diffusion d’un documentaire sur le mouvement de contestation prodémocratie Hirak, diffusé sur France 5 et La Chaîne parlementaire.

Source : LeMonde.fr avec AFP / Photo : Ambassade d’Algérie à Paris – Wikipédia

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